L'ouvrage:
Le narrateur fait partie d'une bande de six adolescents. Ils passent beaucoup de temps à boire, faire la fête, être désagréable au lycée... Un jour, ils décident de créer un groupe de rock.
Critique:
Au départ, j'ai apprécié les aventures de cette bande de garçons qui se cherchent, et n'imaginent pas qu'ils auront, un jour, des responsabilités. Je pensais que c'était facile de jouer les incompris en se rebellant, et de tenter de se donner un genre. Le narrateur ne m'était pas sympathique, mais je comprenais qu'il soit à la recherche d'autre chose.
Ensuite, Julien Decoin développe une idée intéressante car le narrateur tombe sur une agence qui a pour vocation de faire le bonheur de ses clients. Étant assez entier, le narrateur a la prétention de croire que cette agence réglera tous ses problèmes. Pourtant, elle est tenue par des humains, et non des êtres suprêmes. Ils peuvent faire certaines choses (ils les font d'ailleurs), mais ils ne peuvent contrecarrer les imprévus de la vie. Le narrateur se rend donc douloureusement compte que le bonheur ne dépend pas uniquement de ce qui est à la portée de l'homme.
Ces idées et la façon de les exploiter m'ont intéressée, mais par la suite, il m'a semblé que l'auteur s'enlisait dans son histoire, comme s'il ne parvenait pas à en sortir. Je comprends qu'il ne règle pas tout, cela ferait quelque chose de superficiel. Cependant, j'aurais aimé en savoir plus sur cette agence... Quant au narrateur, je ne sais pas s'il évolue vraiment. Il découvre certaines choses, mais il faudra encore du temps avant qu'il mûrisse.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Il y a de bonnes idées, mais j'ai l'impression que trop de choses restent en suspens. C'est sûrement voulu, car il est vrai que le narrateur ne peut pas brusquement évoluer positivement. En outre, il est normal qu'après s'être inventé des souffrances (ses petites pleurnicheries adolescentes du début), il soit déstabilisé par le tour que lui joue la vie. J'attendais quelque chose (sans trop savoir quoi) et cette chose n'est pas venue. C'est peut-être moi qui en attendais trop.
Éditeur: éditions du Seuil.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Jacques Zurlinden pour la Bibliothèque Sonore Romande.
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