L'ouvrage:
Japon.
Ce jour-là, le petit ami de Fumiko veut lui annoncer son départ pour les États-Unis. Il va pouvoir réaliser son rêve: travailler dans le jeu vidéo. Cela veut dire qu'il abandonne sa relation amoureuse avec la jeune femme. Il ne le lui dit pas, mais c'est une évidence. C'est au Funiculi Funicula, un café, qu'ils échangent leurs derniers mots. Frustrée par cette entrevue catastrophique, Fumiko se triture les méninges pour parvenir à modifier le cours du destin. C'est alors qu'elle se rappelle une légende urbaine concernant le Funiculi Funicula: il permettrait de revenir dans le passé...
Critique:
Lorsque ce genre de romans passe à la portée de mes mains, je souhaite toujours les lire en espérant que la sacro-sainte règle selon laquelle le passé ne doit pas être changé n'est pas en vigueur. Dans «Tant que le café est encore chaud», cette règle ne peut pas être transgressée, car quoi qu'on fasse lors d'un retour dans le passé, on ne changera pas le présent. Cependant, les personnages réfléchissent, et s'adaptent le plus possible. Ils ne peuvent pas changer le présent, mais ils peuvent, par exemple, adopter l'attitude la plus en adéquation avec ce qu'ils aimeraient que soit leur présent. L'auteur a choisi des situations que n'importe qui pourrait vivre, ainsi, il montre au plus grand nombre qu'il ne faut pas perdre espoir. Cependant, certaines situations ne peuvent pas être exactement comme dans le roman. Par exemple, celle de Fumiko ne pourrait pas être celle de chaque personne dont le petit ami part travailler dans un autre pays. Celle de monsieur et madame Fussaki, en revanche, est peut-être celle qu'on retrouve le plus souvent chez les personnes dans leur cas.
Il y en a une que je n'ai pas appréciée. Lorsque je la trouve dans certains romans, je ne parviens pas à accepter qu'elle contente tout le monde, qu'une personne semble ravie de se sacrifier pour quelque chose qu'elle ne verra jamais... On trouve cette idée dans «La commode aux tiroirs de couleur», d'Olivia Ruiz, concernant la mère de l'héroïne. C'est une idée qui me déplaît souverainement. Certes, je suis une sale égoïste... Il faudrait que je rencontre quelqu'un qui réagirait de cette manière, afin de lui poser toutes mes questions à ce sujet.
D'une manière générale, Toshikazu Kawaguchi présente de sympathiques personnages, et décrit leur caractère et les situations dans lesquelles ils sont de façon à faire ressentir de l'empathie au lecteur, excepté, me concernant, à propos de la dernière situation évoquée.
Outre cette idée de retour dans le passé, le romancier crée une ambiance très agréable. Les clients habitués discutent avec les patrons, ceux-ci et la serveuse sont chaleureux (même si cette dernière fait parfois semblant de ne pas l'être), et certaines situations sont cocasses. Par exemple, le fait que la femme en blanc ne se lève qu'une fois dans la journée, et que certains attendent cela comme le messie. À ce sujet, un événement drôle arrive, parce qu'une habituée souhaite ne pas trop attendre. L'anecdote de la malédiction est également amusante, parce que ladite ne fait pas vraiment de dégâts, et qu'elle est simple à arrêter.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Philippe Spiteri pour les éditions Audiolib.
Philippe Spiteri fait maintenant partie des comédiens que je retrouve avec plaisir, après l'avoir entendu sur deux romans. Son jeu n'est jamais ni trop sobre ni affecté. Ici, il a naturellement interprété les personnages, entrant dans leur peau sans difficultés apparentes.
J'ai lu ce roman dans le cadre du challenge 2022 NetGalley.
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