L'ouvrage:
Guenièvre (dite Gwen) a dix ans, et sa soeur (Bitty) en a six, lorsque son père (Jed) décide que la famille déménagera de New York au petit village de l'Iowa où sa femme (Vienna) et lui ont grandi. Ils habiteront chez Nancy, la mère de Vienna. Gwen et Bitty ne tardent pas à se faire deux amis, Jimmy et Micah. Elles constatent également que Gaisie Cutter, la mère de Micah, est étrange et effrayante. De ce fait, lorsque quelqu'un, proche de Gaisie, disparaît, Gwen se persuade que cette femme est coupable. La bande d'enfants commence à jouer les détectives.
Critique:
Ce roman m'a beaucoup plu. Amy Makechnie met en scène une enfant au fort caractère, qui a trouvé un moyen de défense (maladroit, certes, mais salutaire) pour ne pas se laisser abattre par ce qu'elle ne peut pas changer. Je parle de l'état de Vienna. À ce sujet, je n'ai jamais blâmé Gwen, au long de ma lecture, car je pense qu'à sa place, j'aurais réagi comme elle. D'ailleurs, si la mémoire de Vienna ne va que jusqu'à ses treize ans, elle n'a jamais l'attitude d'une enfant de treize ans, mais plutôt de quatre ou cinq ans.
Gwen croit rapidement que Gaisie est responsable de tous les maux de la création. Là encore, on ne peut pas lui jeter la pierre: comment réagir, à dix ans, lorsqu'on voit quelqu'un se montrer détestable sans sembler éprouver de remords? Notre héroïne apprendra que tout n'est pas toujours aussi simple. À ce sujet, la romancière a joué finement. Elle ne finit pas par nous montrer une Gaisie aussi innocente que l'agneau qui vient de naître, mais elle nuance les choses. Elle fait d'ailleurs cela pour beaucoup d'éléments du roman.
Au long de l'intrigue, un événement passé ressurgit, et la bande d'enfants en prend connaissance. Il a marqué les esprits, et est l'un des éléments que Gwen accumule contre Gaisie. À travers cela, l'autrice montre différentes gens tentant de composer avec les conséquences de cet événement. Puis, vers la fin, on a la sensation que l'histoire se répète... Bien sûr, c'est fait à dessein. À ce propos, je ne dirai rien de plus quant à mon ressenti, car je dévoilerais un élément clé.
Amy Makechnie évoque également le harcèlement d'enfants envers d'autres. Je trouve cela mieux exploité que dans d'autres romans où il semble (mais ce ressenti est très subjectif) que l'auteur tourne les choses de telle manière pour monter le harcèlement en épingle. Ici, c'est bien exploité. De plus, à travers certains personnages (pas seulement Micah), l'autrice prône la tolérance.
Un roman initiatique dont les enfants ne seront pas les seuls à tirer des leçons, dont la plus douloureuse et la plus vraie est certainement que parfois, certains ne reviennent pas...
Éditeur: Bayard Jeunesse.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Geneviève Girard pour la Bibliothèque Sonore Romande.
C'est le deuxième livre enregistré par cette lectrice que je lis. J'ai apprécié sa lecture vivante et fluide, son jeu sans excès. Étant pinailleuse, je regrette qu'elle ait tenté de faire un accent pour prononcer «Cutter» et le nom du village (que je serais bien en peine d'orthographier à cause de cette prononciation).
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