Poppy Wyatt est un sacré numéro

L'ouvrage:
Poppy Wyatt va épouser Magnus Tavish dans quelques jours. Tout serait parfait si elle n'avait pas perdu sa bague de fiançailles... et si elle ne s'était pas fait voler son téléphone portable. La chance semble lui sourire lorsqu'elle trouve un téléphone portable en parfait état de marche dans une corbeille à papier. Elle ne sait pas qu'elle s'embarque dans une aventure qui va changer sa vision de certaines choses.

Critique:
Comme dans ses autres romans, Sophie Kinsella décrit des situations qui, sous la plume d'un autre, seraient parfaitement niaises, ridicules, et invraisemblables. Pour moi, dans ce roman, elle s'en sort très bien. Certaines choses sont prévisibles, mais cela ne m'a pas gênée parce qu'on ne sait pas vraiment comment elles vont arriver.

De plus, j'ai beaucoup souri, voire ri, à la lecture de certaines scènes: par exemple, celle du télégramme chantant. J'évoque celle-là parce qu'elle est au début, et que je n'en dévoile pas trop, mais il y en a beaucoup d'autres.

J'ai également apprécié certaines surprises qu'a su créer la romancière. Comment ne pas se délecter à la lecture de l'histoire du père de Sam?
J'ai également apprécié la façon dont l'auteur se moque de ceux qui insèrent de nombreuses notes dans leurs ouvrages.
Si certaines choses m'ont agacée dans «Samantha bonne à rien faire» et dans «Lexi Smart a la mémoire qui flanche», ici, je n'ai rien trouvé de pénible.

Comme dans ses autres romans, Sophie Kinsella utilise la légèreté pour dire certaines choses un peu graves. Par exemple, Poppy se voit inférieure aux Tavish, explique pourquoi, interprète leur attitude, etc. Chaque personnage doit plus ou moins se remettre en question, et interprète les réactions des autres selon ses paramètres. J'ai trouvé la remise en question bien faite.

Les amours de Poppy sont peut-être un peu «rapides». On peut dire qu'elle a l'air un peu «facile», mais globalement, les éléments sont bien amenés, puis bien exploités.

À un moment, j'ai cherché quelque chose dans la version originale (donc en anglais) pour voir si la traductrice n'avait pas (par nécessité) ajouté quelque chose. De ce fait, j'ai entendu quelques passages de la VO. Je me suis alors rendue compte que la traduction avait été édulcorée quant aux «gros mots». Dans «bloody smiling faces», le «bloody» n'est pas traduit. Quand Poppy traite Sam de «fuck», c'est traduit par «salaud». Poppy appelle Willow «the bitch», c'est traduit par «mauvaise». Je savais que la France édulcorait, mais je pensais que c'était surtout à la télé. Je trouve cela dommage, car ce n'est pas ce que l'auteur a voulu dire, et c'est le trahir que d'édulcorer la traduction.

Éditeur: Belfond.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Marie-Clély Ladini pour la Bibliothèque Braille Romande.
Quel plaisir de retrouver cette lectrice sur un livre amusant! En effet, à mon avis, son dynamisme et sa voix souriante sont parfaits pour ce genre de lecture. Elle a su lire ce roman avec la dose de jeu nécessaire pour le rendre vivant.

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