L'ouvrage:
Pangée est mort. Il est au paradis. Il fait partie des élus de Dieu. Il s'en étonne: il est athée, et n'a jamais hésité à décrier la religion. Sa surprise est renforcée par le fait qu'il est seul, alors qu'à son avis, certains humains valent mieux que lui.
Critique:
Voilà un livre sympathique qui, sous une apparente légèreté (il y a beaucoup d'humour), invite le lecteur à réfléchir. L'auteur aborde plutôt les choses d'un point de vue d'historien, et donc le plus objectif possible, même s'il y a quelques partis pris: par exemple, Dieu désapprouve le dogme religieux, ce en quoi je suis d'accord avec lui.
L'auteur maîtrise son sujet. Le roman fourmille de références aux faits racontés dans la Bible. N'étant pas croyante, je ne connais pas bien la Bible. Je pense donc être passée à côté de beaucoup de références, mais même moi qui suis ignorante, j'en ai deviné certaines. De toute façon, ce roman peut être lu à plusieurs niveaux, et c'est une des choses qui en fait son charme.
Le livre soulève des questions intéressantes. L'attitude de Pangée tendrait à prouver que l'homme est un éternel insatisfait, il veut toujours plus que ce qu'il a, ou bien ce qu'il ne peut justement avoir. J'ai trouvé cette question intéressante, car elle n'est pas dénuée de fondement. Bien sûr, par la suite, on découvre autre chose, mais cette façon de mettre cet aspect humain en évidence m'a plu.
D'autre part, cette attitude fait qu'on peut également se demander si un endroit idyllique ne perd pas son attrait si on y est seul. En effet, l'homme est, en général, grégaire. Je me suis mise à la place de Pangée, et il est vrai que je serais désemparée d'être seule, même si je pouvais profiter des joies du paradis.
J'ai aimé la représentation qu'Alexandre Grondeau donne du jardin d'Éden, de Dieu, des anges, etc. C'est assez proche de l'idée qu'on s'en fait, et cela s'en éloigne assez pour renouveler certaines idées. Par exemple, au paradis, on lit dans les pensées. C'est une chose qui ne me serait jamais venue à l'esprit, mais ça va avec l'idée qu'on pourrait se faire de l'endroit.
Cela se retrouve dans l'intrigue. Certaines choses sont prévisibles (la tentation du serpent, le fruit défendu, etc), mais l'auteur parvient à créer une énigme. C'est d'autant plus réussi qu'au départ, on ne cherche rien en particulier. C'est à mesure de mon avancée dans le roman que je me suis doutée de quelque chose. La fin est à l'image du roman. Elle n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, n'a pas l'air bâclé... elle m'a paru logique.
Peut-être certains traits humoristiques de l'auteur seront-ils mal pris par des personnes attachées à la religion. Il faut garder à l'esprit que cet ouvrage est un roman, et savourer l'humour de l'auteur. Quant à moi, j'ai particulièrement apprécié le passage concernant Jésus. J'ai aussi aimé l'enfer selon Alexandre Grondeau.
Un roman qui fait réfléchir sans assommer, qui fait sourire, qui fait un peu rêver, un peu espérer...
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par mon mari.
Ce livre m'a été offert par les éditions La lune sur le toit par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.
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