L'ouvrage:
Shagan et Junia sont engagés par Silvius Andronicus. Celui-ci est inquiet pour sa nièce, Livia Andronica: elle vit dans une maison qui serait hantée à cause d'une injustice que commit son mari. La nuit, on entend des rires et des imprécations dans les murs de cette maison.
Asclépios, engagé pour tenter d'exorciser la demeure, finit par avoir l'idée d'aller voler une idole représentant Azazet. Ce dieu bienveillant protègera le logis du mal qui le menace.
Critique:
Ce roman est plus court, et pourtant, moins réussi que le tome 1 de la série.
D'abord, le lecteur retrouve Shagan et Junia avec plaisir. Cependant, un événement qui arrive au cours du roman fait qu'il ne peut pas pleinement en profiter. Je ne sais pas pourquoi l'auteur a inventé de telles conséquences à l'un de ses rebondissements. Pour moi, cela a atténué la pertinence du rebondissement, et cela fait que Serge Brussolo semble faire du sur place quant à un certain point.
Par ailleurs, le roman est très lent à démarrer.
Certes, le décor de l'époque est bien planté, et l'intrigue commence rapidement. Cependant, les rebondissements pour lesquels j'admire Brussolo mettent longtemps à apparaître.
En outre, il n'y en a pas tant que ça, car certains rappellent d'autres coups de théâtre créés par l'auteur. Par exemple, l'enlèvement semé d'embûches est une variante de certains autres, comme celui de Tanita dans le tome 1 de la série.
Lorsque ces rebondissements surviennent, ils ne sont pas toujours convaincants. Peut-être est-ce moi qui ai trop l'habitude des trames brussoliennes, mais si j'ai été divertie par l'épisode des abeilles, je n'ai pas pu me laisser captiver par ceux relatifs à Azazet. Sans avoir trouvé la solution de l'énigme, j'avais deviné certaines choses à ce sujet.
Quant à la fin, elle sauve un peu le reste, car elle est exempte d'incohérences, et colle bien à l'intrigue.
Comme dans «La maison des murmures», Brussolo ouvre une petite porte vers le fantastique, représentée par les rêves de Junia. Contrairement à «La maison des murmures», le lecteur est libre de trancher: soit Junia a une imagination débordante et fertile, soit...
Outre ses intrigues, Brussolo est habituellement remarquable pour sa façon d'aborder certains thèmes. Ici, il aborde le thème de l'endoctrinement, mais j'ai trouvé qu'il faisait ça de manière bâclée. Il faut dire que l'endoctrinée est une dinde qui passe le plus clair de son temps à pleurnicher pour un rien, et le reste à minauder, montrant par là sa bêtise et sa crédulité.
D'ailleurs, si en général, seuls les héros brussoliens sont sympathiques, ses autres personnages ne sont pas aussi agaçants d'inconsistance et de platitude que Livia!
Remarque annexe:
J'aime bien le prologue qui immerge tout de suite le lecteur dans l'univers créé par l'auteur, et j'ai trouvé sympathique cette histoire de peinture. Le lecteur sait que c'est faux, mais c'est beaucoup mieux pensé que le cliché éculé du manuscrit trouvé ou d'autre chose qui tendrait à prouver la véracité des faits qui suivent.
Note: J'ai lu ce roman dans le cadre du challenge Serge Brussolo organisé par Bambi Slaughter.
Éditeur: le Livre de Poche.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par mon mari.
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