Le maître des insectes

L'ouvrage:
À la mort de ses parents, Jonathan McGuire doit prendre son frère aîné, Roger, en charge. Celui-ci est handicapé mental. Jonathan a une vingtaine d'années, il doit abandonner ses études et trouver un travail. Sa vie commence donc à prendre tournure. Cependant, il n'est pas au bout de ses surprises.

Critique:
Ce roman m'a rappelé «La mer les emportera», de Nick Dybek, non à cause de l'intrigue, mais parce que tout comme dans ce roman, le lecteur se retrouve face à des personnages qui agissent selon ce qu'ils pensent être le mieux, quitte à ce qu'il y ait de la casse. J'ai quand même mieux accepté les motivations des personnages de «Le maître des insectes», car elles m'ont semblé plus altruistes et moins réfléchies (dans le mauvais sens du mot) que celles des personnages du roman de Nick Dybek. Si les personnages de Dybek accomplissent sciemment (et par égoïsme) leur méfaits, alors qu'ils pouvaient faire autrement, ceux de Stuart Prebble agissent en pensant aux autres.

Les personnages m'ont inspiré des sentiments contradictoires, ce qui est une bonne chose. Cela veut dire qu'ils ne sont pas tout d'une pièce, qu'ils sont creusés. Si je les ai compris, si j'ai éprouvé de la compassion pour eux, j'ai également éprouvé de la répugnance, à certains moments. Leurs motivations (surtout celles de trois d'entre eux) sont des sujets dont il serait très intéressant de débattre.

Au départ, on met un petit moment à voir où on va, mais rien n'est lent. J'aime beaucoup cela: ne pas pouvoir prévoir où m'emmène l'auteur tout en ne m'ennuyant pas.
Au détour des pages, on rencontre des embûches, des énigmes...
J'ai été déçue qu'à la fin, une question reste. En fait, mon mari (qui m'a enregistré le roman) et moi ne sommes pas d'accord sur la fin. Je pense que le lecteur peut deviner ce qui s'est passé. Mon mari pense que non. Il dit qu'on ne peut pas savoir qui a fait quoi, alors que pour moi, c'est évident. Mon mari étaye son argument à cause d'une remarque de l'un des personnages. Certes, mais ce personnage n'irait pas, à mon avis, jusqu'à un point de non-retour, alors qu'un autre, si. J'aurais quand même aimé une réponse quant à la façon dont se sont passées les choses.

Le style de l'auteur est fluide, agréable.

La quatrième de couverture en dit trop. Cependant, j'ai compris pourquoi. Le but est d'attirer le lecteur, et il n'est pas simple de l'attirer avec le résumé du début du roman. Donc, celui qui a fait la quatrième de couverture a choisi de parler d'un moment palpitant du roman. J'aurais quand même préféré un résumé du début du roman, car je me souvenais de la quatrième de couverture lors de ma lecture, et donc je savais quelque chose qu'il vaut mieux découvrir en lisant le roman.

Livre traduit de l'anglais par Caroline Bouet publié le 12 mars 2015 aux éditions Denoël.

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par mon mari.
Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

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