le bateau qui naviguait tout seul

L'ouvrage:
Vincent ne voulait pas vraiment partir en croisière avec ses collègues de travail. Il a finalement accepté parce qu'une certaine Francine s'est jointe au groupe, et qu'il est très attiré par elle. Malheureusement, elle lui préfère Kevin. C'est alors que l'équipage rencontre un catamaran qui semble dériver. À première vue, les passagers sont introuvables. Pauline et Vincent sont désignés pour monter à bord, et chercher d'éventuels passagers ou ramener le bateau au port.

Critique:
Il ne faut pas s'attendre à du suspense à chaque page, et à une solution très inventive. Ce roman a été pour moi un moment de pure détente. Je ne me suis pas ennuyée, d'abord parce que l'auteur ne stagne pas sur cette histoire de bateau Elle occupe bien la place centrale, mais les personnages ont une vie à côté.
D'autre part, j'aime beaucoup le ton adopté dans la quasi-totalité du roman. C'est un ton léger et vif. Le narrateur a une façon très drôle de parler de sa vie, de ses collègues, des événements. Cela donne du rythme, alors que l'intrigue n'est pas particulièrement haletante. Et puis, les considérations de Vincent sont intéressantes. Je suis assez d'accord avec lui quant aux personnes à la fois ambitieuses et incompétentes.
Malgré la légèreté de l'intrigue, on ne sait pas tout de suite où l'auteur veut en venir. Il évite l'écueil trop classique d'un meurtre dont on recherche les auteurs, donc, au départ, le lecteur sera un peu perdu.

L'intrigue étant très mince, j'avais deviné certaines choses avant les personnages. Il est évident que lors de son mea culpa, Francine ne s'intéresse pas à Vincent, mais au bateau. (Le narrateur s'en rend d'ailleurs confusément compte.) Lorsque Vincent est cambriolé, j'ai tout de suite su d'où cela venait. J'en ai un peu voulu à l'auteur d'utiliser une ficelle aussi énorme en laissant son narrateur croire que ce cambriolage venait d'autre part. C'est assez superficiel, et ça alourdit le tout. Heureusement, cela ne dure pas.
Quant à l'histoire d'amour, on la devine presque dès le départ. Elle ne m'a pas agacée parce que l'auteur ne l'a pas trop mal amenée, et qu'en plus, il a fait bien plus lourd que ça dans ce roman! De plus, un personnage comme Vincent ne pouvait décemment pas fréquenter une poupée sans épaisseur.
J'ai trouvé un peu illogique que les protagonistes ne contactent pas la police sitôt le bateau vide trouvé. Bien sûr, il n'y aurait plus d'histoire, mais cette façon de faire n'est pas très logique. Vous monteriez sur un bateau à l'air abandonné, vous? En outre, c'est agaçant: pourquoi les héros des romans veulent-ils toujours agir sans passer par la police?

La solution de l'énigme est assez classique. L'idée a déjà été exploités dans d'autres romans. Cela ne m'a pas trop dérangée parce que ça va bien au reste de l'ouvrage.

Éditeur: Mon village.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Zino Davidoff pour la Bibliothèque Braille Romande.

Acheter « le bateau qui naviguait tout seul » sur Amazon