L'ouvrage:
Maxwell Sim est en dépression. Il ne s'est jamais vraiment entendu avec son père. Sa femme, Caroline, l'a quitté après plusieurs années d'un mariage tiède. Sa fille, Lucy, le considère avec une pitié amusée. Il n'a plus de travail...
Critique:
Jusqu'à un certain point, ce roman m'a plu. Jonathan Coe louvoie avec maestria entre humour, dérision, critique d'une certaine société. J'ai ri tout en me désolant lorsqu'au moment de se faire agresser, notre héros remercie le ciel: enfin un contact humain! Que dire lorsqu'il relève son courrier électronique?... Ce fut une grande scène de rire pour moi. Bref, plus Max raconte sa vie, plus on le plaint tout en se moquant un peu de lui.
Ensuite, l'auteur s'arrange pour que le lecteur connaisse d'autres pans de la vie du héros par divers procédés. À force, je me suis attachée à ce personnage fragile et sensible. J'ai fini par ne plus me moquer de lui.
À mesure de l'avancée du récit, des correspondances, des indices (dont certains donnés très tôt), le lecteur est amené à comprendre quelque chose d'important quant à la famille de Max. Si le tout n'est pas trop mal amené, j'ai eu la sensation que l'auteur était un peu léger sur certaines choses. En effet, si la «confusion» qui décidera de la naissance de Max éveille quelque peu la compassion, elle paraît un peu légère. Si cela avait été si important, le personnage responsable aurait été plus précis.
De plus, à cause de ce que nous apprenons, le récit d'un protagoniste est vu sous un autre jour. Certes, mais il y a une incohérence: le protagoniste en question explique bien la manière dont est posée la photo (clé de l'énigme). L'auteur fabrique un indice qu'il souhaite interchangeable afin de retarder une révélation, mais à cause de la position de la photo, ce n'est pas crédible.
J'ai été déçue par la fin. Ce n'est pas la première fois que Jonathan Coe, après un roman assez réussi, crée une fin qui gâche tout. Ici, j'ai eu l'impression qu'il souhaitait créer un coup de théâtre vraiment époustouflant. Il n'a réussi qu'à me faire soupirer d'ennui. Pour moi, la toute fin fait que le tout retombe à plat. Il pouvait faire une fin moins théâtrale mais qui aurait eu l'air moins bâclé, moins spectaculaire. Certes, le spectaculaire est voulu par l'auteur, mais il aurait sans doute pu le créer autrement. Du reste, au long du roman, il y en a assez.
Éditeur: Gallimard.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Philippe Diserens pour la Bibliothèque Sonore Romande.
Philippe Diserens a une voix agréable et une lecture fluide. Il fait partie des rares lecteurs qui ne lisent pas trop lentement. Je regrette simplement qu'il tente de prononcer les noms propres avec un accent anglophone.
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