Note: Dans ce roman, on rencontre dame Suzuko. Or, Serge Brussolo a écrit une série de romans sous le pseudonyme d'Akira Suzuko.
L'ouvrage:
On a réveillé Aldoran pour l'envoyer sur la planète Anashima, une planète où l'on vit comme au Japon du dix-neuvième siècle. Aldoran doit tenter de résoudre la crise dans laquelle se débat la planète.
Un groupe de gens a d'abord voulu atteindre une nouvelle forme de détachement de soi. Pour cela, ils ont absorbé un élixir qui, à force, dématérialise les corps. Au départ, on commence par ne plus voir la peau, puis la chair, puis le corps, et l'esprit finit par sortir du corps. Seulement, certains ont fini par comprendre quels avantages ils pouvaient en tirer. Ils boivent l'élixir nécessaire pour rester invisibles, et terrorisent les habitants de la planète, violant les jeunes filles, tuant ceux qui osent leur refuser quelque chose...
Critique:
La suite des aventures d'Aldoran est aussi passionnante que le tome 1. Le livre n'est pas construit comme le précédent tome, ce qui est une bonne chose. Cela dépayse un peu le lecteur, et lui occasionne une agréable surprise: il ne s'englue pas dans une intrigue banale.
Le livre ne souffre d'aucune longueur.
Le style de Brussolo est parfois un peu cru à mes yeux, mais dans ce livre, ainsi que dans le tome 1, il ne m'a pas semblé trouver d'images crues, ce qui me choque un peu, généralement.
Le thème de l'invisibilité et de ce qu'elle permet est exploité sous plusieurs formes. Comme dans d'autres romans de Brussolo, l'homme découvre quelque chose qu'il veut utiliser à bon escient, du moins, à des fins acceptables. Puis, certains de ces hommes détournent cette découverte, et l'exploite afin de faire le mal.
Comme beaucoup de thèmes et de théories développées par Brussolo, celle-là est très réaliste. Si cela se passait maintenant, des personnes malveillantes agiraient mal en faisant mauvais usage de la découverte.
Outre cela, l'auteur décrit ce qui arrive aux esprits flottants, et c'est également très intéressant. Les admirateurs du livre «Les âmes vagabondes» qui trouveraient l'idée de départ de Stephenie Meyer ingénieuse devraient d'abord lire «Les invisibles». Bien sûr, le thème finit par être exploité autrement, et il est assez intéressant de le lire traité de deux manières différentes.
Les personnages principaux (Aldoran, Oshi, Dokyo, Suzuko...), sont assez épais, on les comprend, on ressent de la sympathie pour eux, même pour ceux qui n'agissent pas toujours comme il le faudrait.
Aldoran est fidèle à lui-même. Sans faire preuve de l'inertie que je reproche à certains héros brussoliens, il est un peu perdu dans cette aventure. Il est plutôt porté, ballotté par les événements et les autres personnages. Il tente d'agir au mieux, mais il n'est jamais vraiment maître du jeu. Cela n'a pas été pour me déplaire, car ça change un peu du super héros très fort qui devine tout et fait tout mieux que tout le monde.
J'ai aimé la toute fin. D'abord, elle est un petit retournement de situation. Ensuite, elle m'a étonnée: c'est la première fois que je lis une fin optimiste de la part de Brussolo. Outre le fait que les quatre personnages y trouvent très bien leur compte, cette fin montre des personnages différents les uns des autres cohabitant, se tolérant, faisant en sorte de ne pas se gêner et de se contenter.
Note: J'ai lu ce roman dans le cadre du challenge Serge Brussolo organisé par Bambi Slaughter.
Éditeur: Denoël.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Marie-Philippe Lachaud.
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