Là où elle repose

Ce roman sort le 18 août 2016 aux éditions Le Cherche Midi.

L'ouvrage:
Petite ville de Ridgedale, 2015.
Le corps d'un nouveau-né est découvert dans un sac, près d'une crique. Molly Sanderson, reporter au journal de la ville, couvre l'affaire. Cela fait resurgir un événement douloureux arrivé deux ans plus tôt: l'enfant que portait Molly est mort dans son ventre.

Sandy, dix-sept ans, est à la recherche de sa mère, Jenna, qu'elle n'a pas vue depuis deux jours. La jeune fille s'inquiète à cause de la vie chaotique de Jenna.

Critique:
Outre une énigme dont on ne devine pas forcément la solution (Qui a déposé ce bébé?), Kimberly McCreight s'attache à dépeindre les situations de chacun de la manière la plus détaillée possible. Louvoyant entre passé et présent, l'auteur expose la psychologie de femmes qui ont souffert, et en sont restées marquées. On comprend assez vite que la détresse de Jenna vient de son adolescence: entre ce que dit Sandy et les dates inscrites dans le journal intime que découvre le lecteur. Jenna éveillera forcément la compassion et l'admiration du lecteur, surtout lorsqu'elle trouvera la force d'accomplir un geste d'abnégation dont elle sait qu'il est nécessaire.

Quant à Molly, si j'ai compris sa psychologie et ses motivations, elle m'a agacée. À y bien réfléchir, je pense que cela vient de la lectrice qui lisait les passages narrés par Molly qui, pour moi, en faisait beaucoup trop. Molly a une attitude assez saine face à tout ce qu'elle vit. Même lorsqu'elle est ravagée par la tristesse ou la colère, son attitude reste logique. La preuve, c'est qu'elle-même s'effraie: elle sait donc où sont les limites.

On sait rapidement qu'il y a un problème avec Barbara. Fermée, engluée dans ses certitudes, incapable d'admettre qu'elle est un fléau pour ses proches, Barbara fait d'abord penser à ces personnes qu'on rencontre régulièrement au détour de la vie, et qui refusent d'admettre qu'elles ont besoin d'une sérieuse remise en question. À mesure du roman, on se rend compte que Barbara est peut-être plus atteinte que cela.

Kimberly McCreight démontre encore une fois qu'il ne faut pas se fier aux apparences. En effet, Jenna apparaît comme la droguée qui se donne à tous les hommes, alors que Barbara semble être la parfaite mère de famille.
D'autre part, à travers les commentaires postés après les articles de Molly, l'auteur montre la multiplicité des réactions: les avis peuvent être ouverts ou tranchés.

Bien sûr, la romancière tente de donner de faux indices afin que le lecteur soupçonne plutôt tel personnage de ceci ou cela. Cependant, ce n'est pas mal fait, et ce n'est pas insistant. En outre, il est également possible de soupçonner la bonne personne, ce que j'ai fait à un moment. Néanmoins, concernant cette personne, je pense que l'auteur en a trop fait. Il aurait peut-être fallu la montrer plus commune au long du roman.

Éditeur français: Le Cherche Midi.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par les éditions Harper Audio.
La distribution est la suivante:
Tavia Gilbert: Molly
Lauren Fortgang: Jenna
Rachel F. Hirsch: Sandy
Therese Plummer: Barbara

Comme je l'ai dit plus haut, je trouve que Tavia Gilbert en fait trop. Quand elle pleure, je ne ressens pas l'émotion du personnage, j'ai juste envie que ça s'arrête vite! Elle modifie trop sa voix pour les rôles masculins, c'est très désagréable, car cela ne fait pas naturel. D'une manière générale, je trouve sa lecture affectée. Je ne lirai pas les ouvrages qu'elle a enregistrés seule.

Les trois autres lectrices étaient, pour moi, dans le ton. Elles modifient aussi leurs voix pour les hommes, mais le font moins. Je pense qu'elles auraient peut-être pu le faire encore moins, mais cela m'a tout de même moins gênée que chez Tavia Gilbert.

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