L'ouvrage:
Hambourg, fin mai 1948. La police est appelée sur un chantier: dans un hangar, les ouvriers ont retrouvé le cadavre d'un jeune garçon assis sur une bombe non détonée. L'inspecteur principal Stave enquête.
Critique:
Comme dans «L'assassin des ruines» (le tome 1 de cette trilogie hambourgoise) Cay Rademacher décrit l'Allemagne de l'après-guerre. Le rationnement, la nourriture peu ragoûtante, le marché noir, les gens tentant de se reconstruire. C'est dans ce contexte que Stave et Macdonald (que nous retrouvons également) doivent résoudre le meurtre du jeune Adolf. L'énigme est bien menée. Comme dans le tome 1, l'auteur ne va pas à cent à l'heure, et ce n'est pas dérangeant, car il prend le temps de montrer les actes des protagonistes. Par exemple, Stave n'interroge pas seulement la famille de la victime. Il parvient à rencontrer d'autres personnes qui la côtoyèrent, ce qui permet à l'auteur d'en dire davantage sur le contexte historique. Par exemple, j'ignorais l'existence de ceux qu'on appelait les enfants-loups, et je pense que Cay Rademacher ne les a pas inventés.
Je n'avais pas deviné l'identité du coupable avant Stave. L'auteur s'est d'ailleurs arrangé pour que, tout en en apprenant davantage sur Adolf, le lecteur reste dans le flou le concernant. J'ai trouvé cela très bien joué.
Autre chose a fait que le morcellement de l'enquête ne m'a pas du tout gênée: le romancier laisse une place importante aux événements se déroulant dans la vie privée de Stave. Ce faisant, il parvient encore à montrer le contexte historique. Entre ce qui est arrivé à Carl et la manière dont Anna continue d'agir pour survivre, nous avons des échantillons de ce qui se passait juste après la guerre.
Carl ne m'inspirais pas trop confiance. Je craignais qu'il reste coincé entre rancoeur et idéologie nazie. Heureusement, les choses sont plus complexes. À la fin de ce tome 2, le lecteur attend d'ailleurs de savoir si Carl a attendu son père. J'ai hâte de commencer le tome 3 pour découvrir ce qui est arrivé à ce sujet le soir où se termine le tome 2.
Quant à Anna, je l'apprécie, mais elle m'a semblé trop entière... Certes, il faut que je me mette à sa place, et pas seulement à celle de Stave.
Entre les conditions de vie et l'enquête, le rire n'est pas de la partie. Cependant, le romancier en glisse parfois un peu, notamment avec la menace de la mutation de Macdonald en Palestine.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Nicolas Dangoise pour les éditions Sixtrid.
J'ai retrouvé le comédien avec plaisir, et son jeu m'a autant plu que dans «L'assassin des ruines».
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