L'ouvrage:
Samuel, environ dix-huit ans, sait qu'il est sur la pente descendante. Voilà plusieurs mois qu'il fraie avec un dealer, et qu'il profite des avantages pécuniaires de cette situation. Quand sa mère découvre qu'il est en possession de drogue, elle jette les sachets, et met son fils dehors.
Critique:
Ce roman m'a beaucoup plu. Le meilleur moment a été celui où j'ai découvert que l'autrice avait parfaitement réussi à me duper sur un point. Elle a très bien joué, parce que, qu'on soit berné ou pas, on ne peut pas la prendre en défaut. À l'inverse de certains auteurs (oui, j'en veux encore à Michel Bussi pour ce qu'il a fait dans «Nymphéas noirs»), Camilla Grebe ne jette pas de gros indices mystificateurs en pâture au lecteur. Vous allez vous demander comment il se fait que j'aie été trompée, dans ce cas. L'autrice de «L'ombre de la baleine» agit bien plus subtilement que Michel Bussi, et ne tente pas d'embobiner le lecteur en mélangeant les époques sans le prévenir. Tout ce qu'elle nous donne à lire s'est passé comme elle nous le donne à lire. Si j'ai été trompée, c'est parce qu'elle a finement joué, et non parce qu'elle a tenté de m'embrouiller. J'aurais pu ne pas imaginer ceci et cela, l'autrice ne faisait qu'entrebâiller une porte.
Si j'ai bien compris, dans les romans précédents de Camilla Grebe, on retrouve les policiers de «L'ombre de la baleine». De ce fait, il doit être préférable de les lire dans l'ordre de publication. Dans ce roman, est rappelée une chose qui, à mon avis, est un mystère d'un tome précédent. C'est un peu dommage que je le sache, mais tant pis. Surtout que je n'ai aucune garantie qu'Audiolib sortira les romans précédents.
L'intrigue est sans temps morts. En écrivant cette phrase, j'ai souri, parce que je pense que certains pourraient voir quelques passages comme des moments où l'écrivain traîne, alors qu'en fait, ce n'en sont pas.
Une chose est peut-être un peu grosse à la fin, mais je préfère qu'elle ait eu lieu.
Autre chose m'a fait sourire: j'ai deviné un fait, mais... Camilla Grebe n'a jamais confirmé que j'avais vu juste. Je persiste à croire que j'ai raison, mais je n'en ai aucune preuve.
Avec finesse, la romancière aborde le thème de l'amour de parents pour leurs enfants. À travers Manfred et sa femme, ainsi que par l'histoire de Pernilla, elle nous donne des exemples de ce qu'on est prêt à faire pour la chair de sa chair. Quant à Rachel, elle est hors-jeu pour plusieurs raisons.
Le livre a une vraie fin, le lecteur sait tout ce qu'il y a à savoir... mais j'aurais aimé que Camilla Grebe s'attarde un peu sur certains personnages. Au sujet de ceux-ci, je ne vais pas dire qui j'ai apprécié ou pas, car sinon, vous saurez qui est à détester. Je ferai une exception pour Pernilla parce qu'il faudrait être très tordu pour la soupçonner d'être mêlée au mauvaises actions décrites. Pernilla est très sympathique. Toute sa vie, elle a tenté de faire au mieux. Ce qui lui arrive au moment où se passe l'histoire la rend assez forte pour remettre certaines choses en question. Cela lui est extrêmement difficile, car elle avait bâti sa vie là-dessus. La pauvre paraît parfois un peu sotte, mais on se rend compte (et elle le perçoit un peu, elle aussi) que ce sont des personnes qui la côtoyaient qui l'ont maintenue dans une certaine ignorance. C'est un beau protagoniste.
Service presse des éditions Audiolib.
Les chapitres exprimant le point de vue de Manfred sont interprétés par Hugues Martel; ceux narrés par Samuel sont enregistrés par Pierre-Henri Prunel; ceux relatés par Pernilla sont lus par Marie-Êve Dufresne.
J'ai beaucoup apprécié Hugues Martel dans «Lontano» et «Congo requiem», et je suis frustrée qu'il enregistre les romans de Bernard Minier qui ne me tentent pas. Il y a quelques années, mon mari m'a fait découvrir l'émission «Pawn stars», et j'ai accepté de regarder parce que j'ai reconnu la voix d'Hugues Martel doublant Rick. J'ai donc été ravie d'être tentée par un livre dont il avait enregistré une partie. Il n'a pas démérité. Son jeu est naturel, il ne s'embarrasse pas d'inutiles et désagréables effets de voix, il entre bien dans la peau des personnages, et joue parfaitement leurs émotions.
Je connais très peu Pierre-Henri Prunel. Je l'ai autant apprécié que dans «Dans la neige» (là aussi, il a enregistré des chapitres donnant le point de vue d'un adolescent). Il a joué les sentiments et les émotions sans affectation.
J'appréciais déjà Marie-Êve Dufresne. Je l'ai trouvée très forte, ici, parce qu'elle est parvenue à nuancer son intonation afin qu'on sente le désarroi de Pernilla, ainsi que son manque d'assurance, et son côté parfois naïf.
Pour information, la structure du livre a été respectée.
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