L'ouvrage:
Après huit ans d'infertilité, Sasha a réussi à mener une grossesse presque à terme. Elle accouche à trente-cinq semaines. On lui fait une césarienne en urgence. Après être remise, elle souhaite voir son bébé. C'est alors qu'elle se rend compte qu'elle ne ressent rien pour lui. L'instinct maternel, qui, pensait-elle, se développait au premier regard, la fuit. Elle finit par se l'expliquer par un fait très simple: ce n'est pas son fils. Il y a eu un échange de bébés, et le sien n'est pas celui qu'on lui présente.
Critique:
Avec un synopsis dans ce genre, on peut être sûr que je vais me jeter sur le roman. Il m'a plu. En général, quand une personne affirme, seule contre tous, qu'une chose importante n'est pas celle qu'elle devrait être, je suis toujours du côté du personnage qui se bat seul pour faire éclater la vérité. Ici, j'ai été plus nuancée. Pour moi, c'est une bonne chose. L'autrice a eu raison de ne pas montrer une Sasha absolument fiable. Cela fait qu'au long du roman, le lecteur ne peut pas accorder son entière confiance à la jeune femme, et il ne peut pas non plus décider qu'elle délire complètement. Susi Fox expose le caractère de Sasha, de son mari, les différents points de vue de chacun, tout cela de manière à ce que le lecteur ne puisse se fier aveuglément à personne. D'habitude, j'aime bien être du côté de la personne semblant abusée. Ici, j'ai été gênée de ne pas pouvoir croire sans réserves en Sasha. Cependant, cette gêne n'est absolument pas un point négatif. C'est le signe que Susi Fox a été plus pointilleuse que les auteurs des romans que j'ai lus exploitant cette ficelle.
Le père (Bill) et le mari (Marc) de Sasha m'ont souvent agacée au long du roman. Je trouve assez immonde que Bill ait dit quelque chose de très important à Marc concernant la jeune femme, alors qu'il n'avait jamais eu le courage de le dire à celle-ci. Quant à leur manière d'agir pendant les événements contés par Sasha, elle n'est guère plaisante. Certes, je n'attendais pas qu'ils manifestent un soutien sans failles à la narratrice, mais j'aurais cru qu'ils auraient été un peu plus solidaires. Certes, Marc se rattrape à la fin.
J'hésite à qualifier l'attitude d'Ursula d'incohérence... L'autrice fait de son mieux pour l'expliquer, elle lui donne plusieurs raisons, dont une très forte... Soit. Mais alors, ce qu'elle fait à la fin est une grosse incohérence. Il y aurait des arguments pour dire que non, mai je ne peux pas les énumérer pour ne pas trop en dire. Je peux seulement supposer qu'elle s'est retrouvée dans le cas où on finit par se rendre compte de l'impact de tel ou tel agissement...
La psychologie de plusieurs personnages de ce roman serait à étudier...
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Tatiana Werner pour les éditions Audible Studios, dont vous trouverez le catalogue sur le site Audible.
Je connais très peu cette comédienne. Son jeu m'a plu. Elle ne modifie pas sa voix à outrance pour les rôles masculins, et a toujours le ton en adéquation avec les sentiments des personnages. J'ai trouvé un peu dommage que l'éditeur n'ait pas fait lire les passages narrés par Marc à un homme.
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