L'ouvrage:
Paris, 1922. Jean Caradec est cheminot. Un jour, il apprend qu'il va devoir partir plusieurs mois en Algérie afin de participer à la construction d'une ligne de chemin de fer. Il n'accueille pas bien cette nouvelle, car il vit seul avec son fils de onze ans (Paul), et n'a personne à qui le confier. N'ayant pas d'autres solutions, il se décide à demander à Célestine, l'ancienne nourrice de sa défunte femme. Elle accepte. Paul va donc passer plusieurs mois dans la campagne solognote, chez Célestine et son mari, Borel, le garde-chasse, sur le domaine du comte de la Chesnay.
Critique:
Ce roman m'a plu. Il fait passer un bon moment, et ne souffre pas de temps morts. Des lecteurs diront peut-être que certaines choses sont invraisemblables, comme ce qu'il advient de la rivalité entre Borel et Totoche, ou ce que décide le comte lorsqu'il comprend ce qu'on lui cache. Je n'ai pas trouvé ces éléments invraisemblables. Le romancier donne souvent, et de manière assez explicite, le point de vue du comte. Celui-ci s'en veut depuis dix ans, il a eu le temps de ruminer sa souffrance et de comprendre le mal qu'il a fait. Sa décision finale est donc plutôt logique.
Quant à Borel et Totoche, je n'imaginais pas comment cela pouvait se terminer, et ce qu'a choisi l'auteur me convient. Au long du roman, même si Borel est agaçant, on voit bien qu'il n'a pas mauvais coeur.
J'ai aimé découvrir la forêt et ses secrets à la suite de Paul guidé par Totoche... et Garçon.
La plupart des personnages sont sympathiques, sauf Bertrand et ses amis. J'ai compris pourquoi Paul en voulait à Célestine à cause de ses mensonges, mais la pauvre ne pensait pas à mal. Quant à son autre «péché», c'est à vous de décider ce que vous en pensez. À la fin, il n'est pas dit si elle continuera de s'y adonner...
J'ai aussi apprécié Dédé, dont on se moque souvent, à cause... de son amour pour sa brouette. Heureusement, on le voit dans d'autres situations, et on se rend compte qu'il sait faire autre chose que conduire son engin.
Je râle toujours après les prologues qui ne servent à rien, c'est-à-dire ceux qui sont supposés faire baver le lecteur en dévoilant des morceaux du moment crucial de l'intrigue, et sont, à mon sens, extrêmement pénibles. Je dois donc souligner ici que le prologue de ce roman n'est absolument pas à classer parmi ces horreurs. Il se passe douze ans avant le chapitre 1, et nous aide à comprendre très rapidement la situation de Jean et Paul exposée par la suite. Ouf! Il y a encore des auteurs qui font des prologues intelligents!
J'aurais bien voulu que le livre continue. Vous allez me dire qu'il n'y avait plus rien à écrire. Certes, mais il aurait pu y avoir d'autres excursions de Paul et Totoche...
Éditeur: XO.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Arlette Bratschi pour la Bibliothèque Braille Romande.
Arlette Bratschi pourrait en remontrer à certains lecteurs se disant professionnels. Elle adopte toujours le ton adéquat, modifie sa voix de manière judicieuse selon les personnages... Bref, elle vit le roman, et joue sans jamais trop en faire.
Pour information, la structure du livre n'a pas été respectée: la plupart des chapitres sont coupés en plusieurs pistes. Je n'ai pas compris cela, car en général, les bibliothèques sonores respectent la structure des ouvrages.
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