Journal intime d'un chat acariâtre

L'ouvrage:
Edgar est un chat de six mois. Il vient d'être adopté par une famille d'humains. Il décide d'écrire un journal intime.

Critique:
Ce petit livre est placé sous le signe de l'humour. Celui-ci est présent de diverses façons. Il y a d'abord la question du point de vue. Edgar pense qu'il est très créatif lorsqu'il «refait» la garde-robe de Séverine. Il se dit aussi qu'il effraiera les humains en leur faisant une démonstration de sa force, et qu'ainsi, il les tiendra en son pouvoir. Pour ce faire, il leur apporte une souris qu'il a chassée. Loin d'être effrayée, la famille voit en lui un bon chasseur. Les situations de ce genre sont très nombreuses, au grand plaisir du lecteur.

Il y a ensuite certaines piques plus acérées, plus grinçantes. Ma préférée est certainement celle que lance Edgar lorsqu'il nous livre un extrait du journal de Patapouf (le chien de la maison). Patapouf écrit qu'il aime ses maîtres toutes les deux phrases. Juste avant l'extrait, Edgar dit: «Vous allez voir que Marc Lévy a du souci à se faire.»
À titre de second exemple, lorsqu'on interdit à Edgar de manger le canari, il proteste que c'est comme demander à un homme politique de ne pas mentir.
Ces répliques, dont l'humour est plus grinçant, pimentent agréablement la lecture.

Les auteurs font également rire en exposant certaines habitudes des chats. Par exemple, Edgar se préoccupe beaucoup de nourriture, quand il se couche dans sa litière, c'est pour faire comme s'il était à la plage, etc.

Outre ces formes d'humour, on trouve des réflexions très drôles sur divers aspects de la vie. Edgar expose les dix commandements du chat auxquels les humains doivent scrupuleusement obéir. Il fait remarquer, que certaines expressions utilisant le mot «chat» sont détestables: «il n'y a pas de quoi fouetter un chat», par exemple. Il s'adresse au lecteur, l'accusant, entre autres, de sourire à ses dépens...

Ce récit, dynamique, vivant, écrit d'une plume alerte, ne s'encombrant ni de jargon ni de fioritures ni de mièvrerie, a été un véritable moment de rire et de détente pour moi. J'ai regretté que le livre ne soit pas plus long, mais je comprends qu'un ouvrage de ce genre de le soit pas. À un moment, Edgar émet l'idée d'écrire la suite de ses aventures. Pourvu qu'il mette sa menace à exécution!

Éditeur: First.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Bertrand Baumann pour la Bibliothèque Sonore Romande.
Le lecteur a interprété ce récit comme il le fallait. Il était hors de question de le lire de manière trop sobre, mais trop en faire aurait gâché l'écoute.

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