En secondes noces

L'ouvrage:
Stéphanie est mariée depuis trois ans. Elle a des jumelles de quatre mois. C'est alors qu'Erika Voss fait son apparition. Neuf ans auparavant, celle-ci était proche de Patrick, le mari de Stéphanie, et de sa première femme, Lindsay. Cette dernière est morte, neuf ans plus tôt, accidentellement empoisonnée au monoxyde de carbone. À présent, Erika menace Patrick de dire à la police qu'elle a des raisons de penser que la mort de Lindsay n'était pas un accident. Pour prix de son silence, elle exige 200000 dollars.

Critique:
en 2022, devait sortir, en français, «The end of her». Ne le voyant pas apparaître en juin / juillet, j'ai décidé de le lire en anglais. Maintenant qu'il est sorti en français sous le titre «En secondes noces», je peux publier ma chronique. Je commence par souligner que, pour une fois, même si le titre VF n'a pas de rapports avec le titre VO, je le trouve bien choisi.

Ce roman m'a beaucoup plu, même si j'ai quelques reproches à lui adresser. J'ai d'abord trouvé que Shari Lapena menait bien son intrigue. Elle installe rapidement la situation, et les personnages, tout comme le lecteur, se retrouvent vite mal à l'aise. À mesure que les choses avancent, les rebondissements tombent à point nommé. Bien sûr, le lecteur se demandera s'il doit croire Patrick ou Erika, si les deux sont sincères, si les deux mentent... Habituellement, je me mets du côté du personnage principal. Ici, j'étais plus tiède. J'avais peur qu'on ne sache pas à quoi s'en tenir, à la fin, mais Shari Lapena ne nous laisse pas dans le flou.

Lorsque Stéphanie a décidé d'agir, je l'ai comprise, mais je l'ai trouvée moins sympathique. Certes, on me demandera si j'aurais préféré qu'elle se fasse damer le pion. (Je le tourne ainsi pour en dévoiler le moins possible.) Soit, je n'aurais pas voulu, mais j'aurais préféré que l'autrice trouvât une autre solution. N'en ayant pas dégoté, je ne peux reprocher à Shari Lapena d'avoir fait ainsi. De plus, si je me demande vraiment très sérieusement ce que j'aurais fait à la place de Stéphanie, la réponse risque de ne pas me plaire. ;-) La seule réelle faiblesse de ce pan de l'histoire est qu'on ne sait pas comment la jeune femme a acquis la certitude qu'elle a concernant Patrick. Il y a l'histoire du polygraphe, mais apparemment, autre chose l'a convaincue. Quelque chose convainc le lecteur, mais normalement, Stéphanie n'assiste pas à cet événement. La romancière aurait dû trouver un moyen de le lui faire surprendre, ainsi, il n'y aurait aucun doute. Là, notre héroïne ne peut que subodorer...

Il y a un semblant d'incohérence. À force de lire des romans policiers, j'ai appris que selon l'angle de tir et les résidus de poudre, il n'est pas si facile de faire passer un meurtre par arme à feu pour un suicide...

J'ai été contente de ce que nous apprend l'épilogue. Seulement, une question brûlante me taraude. Qui est responsable de ce que rapporte l'épilogue? Soit il y a un minuscule indice désignant le coupable, et je n'ai pas su le déchiffrer; soit c'est au lecteur de se faire son opinion. Pensant que je dois me faire mon opinion, je penche pour Stéphanie.

Édition française: Presses de la Cité.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Karissa Vacker pour les éditions Penguin Random House Audio.

Karissa Vacker n'a pas déçu mes attentes. Son jeu est aussi bon que dans les autres livres enregistrés par elle que j'ai lus. Je commence même à m'habituer à sa façon de faire les rôles masculins. Je préférerais qu'elle ne fasse pas ainsi, mais cela m'agace moins.

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