L'ouvrage:
Jessie Slone reçoit un appel de l'université où elle a posé sa candidature. On lui dit que son inscription ne peut être effectuée, car son numéro de sécurité sociale correspond à celui d'une Jessie Slone décédée à l'âge de trois ans. Or, la jeune fille ne peut demander à sa mère d'éclaircir cette étrangeté, car celle-ci vient à peine de mourir.
Critique:
Ce roman m'a plu. L'autrice a pris un pari très risqué, car l'incohérence la guettait. Une fois que j'ai su la solution, j'ai réécouté certains chapitres, et j'ai été stupéfaite de constater qu'entre les mots soigneusement choisis de la romancière et mon interprétation, tout se tenait. Il n'y a qu'une phrase (la dernière du chapitre se déroulant en 2003) que je n'arrive pas à faire tenir dans l'une des deux cases. Avec un effort d'imagination, on peut trouver une explication, mais elle est bricolée, bancale... J'aurais préféré que Mary Kubica explicitât les choses. À part cela, il y a un chapitre (celui du 16 janvier 1998) qui rentre parfaitement dans les deux cases. La romancière a bien joué, et elle m'a renvoyée au fait qu'il fallait se méfier des interprétations hâtives, et à la triste vérité selon laquelle même si on tente d'avoir le moins de préjugés possible, on en a forcément.
J'ai souri parce que la manière dont l'écrivain se joue de son lecteur est une ficelle qu'habituellement, je déteste. En effet, quelle que soit la façon dont on l'envisage, elle est énorme, et fourmille d'éléments téléphonés. Ici, j'ai trouvé la ficelle bien employée. D'autant mieux que je n'ai pas réussi à la comprendre avant qu'elle ne soit révélée. Les éléments dont elle est composée ne m'ont pas paru si gros.
Quels que soient mes préjugés, quelle que soit la révélation apportée par la solution, je n'aime pas Eden. On me dira que c'est parce que je ne veux pas me mettre à sa place. Il y a peut-être un peu de cela, mais je me dis surtout que ça arrive à beaucoup de souhaiter ardemment quelque chose qu'ils ne peuvent avoir. Cela m'arrive, d'ailleurs. Ce n'est pas du tout la même chose qu'Eden, mais cela ne me rend pas détestable avec les gentilles gens de mon entourage, comme elle l'est. Ensuite, je n'ai pas aimé la manière dont elle agit en janvier 1998. Sans perdre son rêve, elle aurait tout simplement pu dire la vérité, et faire avec ce qui en aurait découlé. Il est d'ailleurs très peu crédible que cette vérité ait fini par lui attirer le rejet, ce qui explique que Mary Kubica ait fait tourner les choses autrement... Certes, mais elle aurait dû trouver un moyen pour rendre Eden plus aimable. Je pense que certains apprécieront davantage ce personnage que je ne l'ai apprécié. Je suis assez sévère avec ce genre de comportements.
Les chapitres alternent le présent de Jessie et le passé d'Eden. Je n'aime pas cette structure, même si je comprends qu'ici, l'autrice ne pouvait faire autrement. De plus, les chapitres racontant le passé d'Eden ne sont pas toujours dans l'ordre. Certes, cela a sa raison d'être, mais cela ne m'a pas plu.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Maud Rudigoz pour les éditions Harper Collins. À noter que sur le site de Kobo, il y a une erreur: le nom indiqué comme étant celui de la lectrice est celui de la traductrice.
Comme d'habitude, il m'a plu de retrouver Maud Rudigoz. Son interprétation des sentiments des personnages est adéquate, et elle ne modifie pas sa voix à outrance pour les rôles masculins.
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