Romans policiers, thrillers, suspense

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lundi, 20 février 2023

L'énigme de la stuga, de Camilla Grebe.

L'énigme de la stuga

L'ouvrage:
Lykke Andersen, éditrice, vient d'être arrêtée pour homicide volontaire. Elle ne veut parler qu'à une seule personne, le policier qui participa à l'enquête qui détruisit la famille Andersen, huit ans plus tôt.

Critique:
Une fois de plus, Camilla Grebe m'a passionnée, captivée, subjuguée. Elle s'est attaquée à une manière de faire sur laquelle certains, à mon avis, se sont cassé les dents: la pièce (ici une dépendance) fermée dans laquelle un crime a lieu, crime qu'on ne peut imputer qu'à l'un des occupants de l'endroit, ou s'il n'y avait personne d'autre que la victime, qu'on ne peut expliquer. Alors qu'adolescente, j'ai été très déçue de la solution adoptée par Gaston Leroux dans «Le mystère de la chambre jaune», aujourd'hui, j'applaudis l'explication inventée par Camilla Grebe. D'abord, elle parvient à l'expliquer de façon très logique. Ensuite, cette solution fait que j'avais raison quant à la personne que je soupçonnais du meurtre de Bonnie. Cela m'a plu, non parce que je me suis sentie très forte, mais parce que je n'appréciais pas trop le personnage coupable.

Comme souvent, l'autrice alterne le passé et le présent. Je n'aime pas trop cela, mais le roman m'ayant plu du début à la fin, je n'ai pas été trop gênée. De plus, la romancière a rendu cette alternance obligatoire, étant donné que Lykke retrace l'enquête tout en «discutant» avec Manfred. Enfin, cela fait qu'on apprend les choses de la manière la plus propre à ce qu'indices et révélations tombent à point nommé.

L'énigme est très bien ficelée. Il n'y a aucune incohérence, rien n'est bâclé. Comme dans la plupart des romans de cette autrice, les personnages sympathiques souffrent beaucoup. Et bien sûr, comme toujours, j'aurais souhaité que certaines choses leur soient épargnées. Ici, une partie de leur calvaire est due à Manfred. Cela m'a un peu attristée, parce que j'aime bien ce policier que nous retrouvons dans tous les romans de Camilla Grebe (même si on le voit peu dans certains). Soit, si on analyse la situation du point de vue du policier, il est vrai que Manfred n'a fait que son travail. Il a été cruel, voire pervers, mais son objectif était d'obtenir les aveux de l'assassin. Certes, il n'a pas creusé d'autres possibilités que celle dont il était sûr, mais pouvons-nous vraiment le blâmer? Je n'ai pas aimé sa manière d'agir, mais à sa place, si j'avais été aussi sûre que lui de pouvoir faire avouer un meurtrier, j'aurais sûrement agi de la même manière. De plus, Manfred finit, comme le subodore Lykke, par rattraper sa cruauté.

S'il y a bien un personnage dont je ne me suis pas demandé comment j'agirais à sa place, c'est Blykke. La question ne se pose même pas. J'aurais agi exactement comme elle.

Si on pinaille, on peut dire qu'il y a une incohérence à la fin. Même si la supérieure de Manfred connaît les tenants et aboutissants de toute l'affaire, et qu'elle prend le même parti que lui, comment le fait qu'il n'y ait pas de procès peut-il s'expliquer? Je veux dire, est-il possible qu'un chef de police décide de ne pas inculper quelqu'un alors que la personne a avoué et que les témoignages tendent à corroborer ces aveux?

J'ai apprécié les débats qu'ont certains personnages concernant l'édition. Tout est vraisemblable. Heureusement, les prédictions des anti livres audio ne se sont pas réalisées. ;-)

Service presse des éditions Audiolib par l'intermédiaire de la plateforme de lecture NetGalley.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Lola Naymark (lisant les chapitres narrés par Lykke) et François Hatt (interprétant ceux contés par Manfred).

Je connais peu ces deux comédiens, mais le peu que j'avais entendu faisait que j'avais un bon a priori les concernant. Ils n'ont pas déçu mes attentes. Pour moi, la partie la plus ardue revenait à Lola Naymark qui devait jouer de forts sentiments sans excès. Je trouve qu'elle s'en est très bien tirée. J'ai également apprécié le jeu de François Hatt. J'ai quand même été un peu déçue (mais le jeu du comédien n'est en rien en cause) que l'éditeur n'ait pas fait lire les passages du point de vue de Manfred par Hugues Martel, qui a lu le rôle de Manfred dans «L'ombre de la baleine».

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jeudi, 16 février 2023

Am stram gram, de M. J. Arlidge.

Am stram gram

L'ouvrage:
Sam et Amy se trouvent dans un profond bassin désaffecté. La personne qui les a enlevés leur a laissé un téléphone portable par le biais duquel elle leur communique ce qu'elle attend. Seul l'un d'eux sortira vivant. Pour cela, il doit tuer l'autre...

Critique:
J'ai longtemps hésité à lire ce roman, car la quatrième de couverture me faisait craindre qu'il soit trop dur psychologiquement pour moi. Je me suis lancée parce que j'aime beaucoup les comédiens qui l'ont enregistré. Ce livre m'a finalement plu. J'ai du mal avec les aspects durs, mais je ne regrette pas de l'avoir lu.

Rapidement, l'auteur donne un indice dont on a besoin pour la suite du roman, indice que de toute façon, le lecteur (sauf moi) trouvera sûrement avant. Je le souligne parce que cet aspect de l'intrigue se trouvant souvent dans ce genre de romans, j'ai ri d'avoir été surprise.

Certains personnages sont tellement blessés par la vie qu'ils font certaines choses irraisonnées. La tueuse est bien sûr très malade. Elle m'a rappelé les malades qu'on trouve dans les romans de ce genre, surtout le personnage de «Pense à ceux que tu aimes». Je me rends compte que je commence à en avoir assez, de ces livres contenant des personnages qui prennent prétexte de leur souffrance pour assassiner qui bon leur semble.

Au départ, les révélations viennent à propos. Ensuite, l'auteur parvient à ne pas trop traîner, mais il y a quand même eu un moment où j'ai trouvé que c'était trop long. De plus, je pense que M. J. Arlidge aurait pu épargner au moins un personnage.
Tout en ayant du mal à supporter les aspects trop durs de l'intrigue, je compte lire la suite. En fait, j'ai surtout envie de savoir ce qu'il advient d'Helen après tout ce qui arrive dans «Am stram gram»...

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Valérie Muzzi, Fabienne Loriaux, Audrey d'Hulstère, et Aurélien Ringelheim pour les éditions Lizzie.

Comme je le disais, je me suis décidée à lire ce roman parce que j'aime beaucoup le jeu des quatre comédiens qui l'ont enregistré. Ils n'ont pas déçu mes attentes.

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jeudi, 9 février 2023

Les filles qui mentent, d'Eva Björg Aegisdottir.

Les filles qui mentent

L'ouvrage:
Voilà sept mois que Marianna, trente-et-un ans,a disparu. On a cru à un besoin de prendre le large, la jeune femme n'ayant pour famille que sa fille, et celle-ci pouvant être prise en charge par sa famille d'accueil. Or, voilà que le cadavre de Marianna et retrouvé dans une grotte...

Critique:
J'ai d'abord été contente de retrouver Elma et son coéquipier. Il m'a plu de les voir évoluer, surtout elle. Concernant ses relations familiales, je voulais qu'une chose se produise, et je craignais qu'elle n'arrive pas. J'ai apprécié que l'autrice ne se soit pas amusée à la différer ou à la rendre impossible. Concernant la vie privée de la jeune policière, il vaut mieux lire les deux romans dans lesquels elle apparaît dans l'ordre, donc lire «Elma» avant «Les filles qui mentent».

La structure du récit est la même que dans «Elma». Je trouve que dans «Les filles qui mentent», l'idée est mieux exploitée...
La romancière manie habilement les rebondissements. Il y en a un qui a provoqué chez moi une surprise identique à celle causée par le coup de théâtre de «Une femme entre nous». C'est donc un énorme compliment de ma part. Une fois que ce rebondissement a eu lieu, je me suis mise à chercher les possibles incohérences dans mes souvenirs de ce qui avait été dit avant. Heureusement, il n'y a pas d'incohérences. L'autrice a finement joué.

Comme dans le tome 1, je regrette qu'à la fin, même si le lecteur sait tout, et que la police se doute de certaines choses, les «méchants» ne soient pas punis comme ils le mériteraient. Certes, tout n'est pas absolument terminé, mais il est impossible que les dires des impliqués changent... Il faudrait que la police parvienne à découvrir certaines choses, et à prouver celles qu'elle sait.
Il faut quand même retenir que quand on a les moyens de faire tomber quelqu'un pour ses mauvaises actions, il ne faut pas s'empresser de le lui dire alors qu'on est à sa portée. Je n'aurais jamais fait cette erreur...

J'ai hâte de découvrir le tome 3. Je ne sais même pas si la romancière a prévu de l'écrire, mais j'espère qu'il y en aura un.

Éditeur: Éditions de la Martinière.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Martine Moinat pour la Bibliothèque Sonore Romande.

Je retrouve toujours cette lectrice avec plaisir, car sa lecture vivante sans excès me plaît. Ici, elle n'a pas déçu mes attentes.

Dans ce roman est arrivé la même chose que dans «Le silence des repentis», de Kimi Cunningham Grant: un passage a été réenregistré par une autre lectrice. J'imagine qu'il y a eu un souci quelconque sur ces passages. Dans les deux cas, je trouve dommage qu'on n'ait pas demandé à la lectrice originelle de les réenregistrer. Dans les deux cas, ils ne sont pas longs.

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lundi, 6 février 2023

Elma, d'Eva Björg Aegisdottir.

Elma

L'ouvrage:
Après plusieurs années passées dans la police de Reykjavik, Elma, sur sa demande, est mutée dans celle d'Akranes, ville de son enfance.
Sa première enquête est un meurtre: le corps d'une femme retrouvé flottant, non loin du phare de la ville, portant des marques de strangulation.

Critique:
Ce roman m'a plu. Sa structure est ce que j'appelle classique, c'est-à-dire que l'autrice alterne les chapitres concernant l'enquête avec d'autres racontant des événements ayant eu lieu trente ans plus tôt. Bien sûr, ces événements sont liés à l'enquête. Je commence à trouver cette structure un peu «facile», mais elle ne m'a pas agacée.

Dès le départ, l'autrice donne un indice concernant le meurtre. Il est tellement gros que j'ai pensé qu'il était faux. Cela non plus ne m'a pas gênée. Ensuite, Eva Björg Aegisdottir renforce cet indice en nous montrant les réactions d'un personnage... J'ai rapidement pensé que ces réactions étaient dues à autre chose qu'à ce meurtre. J'ai apprécié que ma théorie et celle de la culpabilité de ce personnage soient cohérentes, au long du roman, et qu'on ne connaisse l'exacte vérité que vers la fin. Bien sûr, la romancière traîne forcément avant de tout dévoiler, cependant, cela n'engendre pas de lenteurs, à mon avis. En effet, je ne me suis pas ennuyée. Au départ, je me suis même demandé quel était le lien entre certains protagonistes et le reste. Il m'a plu que l'autrice ne l'ait pas tout de suite rendu évident.

À la fin, le lecteur sait tout. Il y a seulement une chose dont je pense qu'elle s'est passée un peu différemment de ce qu'a confessé le personnage coupable, mais cela ne change rien à l'histoire. J'aurais quand même aimé que la police sache une chose que le lecteur, et probablement le protagoniste coupable, savent. En outre, autre chose décevra le lecteur qui aimerait que justice soit entièrement faite.

Ce roman aborde un thème commun à beaucoup d'auteurs de thrillers. Il ne le fait pas de manière aussi atroce que ceux de Lisa Gardner, par exemple, mais de toute façon, le fait que ces choses arrivent sera toujours répugnant, même si certains auteurs les évoquent avec davantage de gants que d'autres.

J'ai apprécié Elma. Elle veut bien faire son métier, ses relations sont bonnes avec ses parents (mais pas avec sa soeur), elle tente de supporter une récente blessure morale... Je suis contente à l'idée de la retrouver dans «Les filles qui mentent».

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lundi, 30 janvier 2023

En secondes noces, de Shari Lapena.

En secondes noces

L'ouvrage:
Stéphanie est mariée depuis trois ans. Elle a des jumelles de quatre mois. C'est alors qu'Erika Voss fait son apparition. Neuf ans auparavant, celle-ci était proche de Patrick, le mari de Stéphanie, et de sa première femme, Lindsay. Cette dernière est morte, neuf ans plus tôt, accidentellement empoisonnée au monoxyde de carbone. À présent, Erika menace Patrick de dire à la police qu'elle a des raisons de penser que la mort de Lindsay n'était pas un accident. Pour prix de son silence, elle exige 200000 dollars.

Critique:
en 2022, devait sortir, en français, «The end of her». Ne le voyant pas apparaître en juin / juillet, j'ai décidé de le lire en anglais. Maintenant qu'il est sorti en français sous le titre «En secondes noces», je peux publier ma chronique. Je commence par souligner que, pour une fois, même si le titre VF n'a pas de rapports avec le titre VO, je le trouve bien choisi.

Ce roman m'a beaucoup plu, même si j'ai quelques reproches à lui adresser. J'ai d'abord trouvé que Shari Lapena menait bien son intrigue. Elle installe rapidement la situation, et les personnages, tout comme le lecteur, se retrouvent vite mal à l'aise. À mesure que les choses avancent, les rebondissements tombent à point nommé. Bien sûr, le lecteur se demandera s'il doit croire Patrick ou Erika, si les deux sont sincères, si les deux mentent... Habituellement, je me mets du côté du personnage principal. Ici, j'étais plus tiède. J'avais peur qu'on ne sache pas à quoi s'en tenir, à la fin, mais Shari Lapena ne nous laisse pas dans le flou.

Lorsque Stéphanie a décidé d'agir, je l'ai comprise, mais je l'ai trouvée moins sympathique. Certes, on me demandera si j'aurais préféré qu'elle se fasse damer le pion. (Je le tourne ainsi pour en dévoiler le moins possible.) Soit, je n'aurais pas voulu, mais j'aurais préféré que l'autrice trouvât une autre solution. N'en ayant pas dégoté, je ne peux reprocher à Shari Lapena d'avoir fait ainsi. De plus, si je me demande vraiment très sérieusement ce que j'aurais fait à la place de Stéphanie, la réponse risque de ne pas me plaire. ;-) La seule réelle faiblesse de ce pan de l'histoire est qu'on ne sait pas comment la jeune femme a acquis la certitude qu'elle a concernant Patrick. Il y a l'histoire du polygraphe, mais apparemment, autre chose l'a convaincue. Quelque chose convainc le lecteur, mais normalement, Stéphanie n'assiste pas à cet événement. La romancière aurait dû trouver un moyen de le lui faire surprendre, ainsi, il n'y aurait aucun doute. Là, notre héroïne ne peut que subodorer...

Il y a un semblant d'incohérence. À force de lire des romans policiers, j'ai appris que selon l'angle de tir et les résidus de poudre, il n'est pas si facile de faire passer un meurtre par arme à feu pour un suicide...

J'ai été contente de ce que nous apprend l'épilogue. Seulement, une question brûlante me taraude. Qui est responsable de ce que rapporte l'épilogue? Soit il y a un minuscule indice désignant le coupable, et je n'ai pas su le déchiffrer; soit c'est au lecteur de se faire son opinion. Pensant que je dois me faire mon opinion, je penche pour Stéphanie.

Édition française: Presses de la Cité.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Karissa Vacker pour les éditions Penguin Random House Audio.

Karissa Vacker n'a pas déçu mes attentes. Son jeu est aussi bon que dans les autres livres enregistrés par elle que j'ai lus. Je commence même à m'habituer à sa façon de faire les rôles masculins. Je préférerais qu'elle ne fasse pas ainsi, mais cela m'agace moins.

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