L'ouvrage:
Lykke Andersen, éditrice, vient d'être arrêtée pour homicide volontaire. Elle ne veut parler qu'à une seule personne, le policier qui participa à l'enquête qui détruisit la famille Andersen, huit ans plus tôt.
Critique:
Une fois de plus, Camilla Grebe m'a passionnée, captivée, subjuguée. Elle s'est attaquée à une manière de faire sur laquelle certains, à mon avis, se sont cassé les dents: la pièce (ici une dépendance) fermée dans laquelle un crime a lieu, crime qu'on ne peut imputer qu'à l'un des occupants de l'endroit, ou s'il n'y avait personne d'autre que la victime, qu'on ne peut expliquer. Alors qu'adolescente, j'ai été très déçue de la solution adoptée par Gaston Leroux dans «Le mystère de la chambre jaune», aujourd'hui, j'applaudis l'explication inventée par Camilla Grebe. D'abord, elle parvient à l'expliquer de façon très logique. Ensuite, cette solution fait que j'avais raison quant à la personne que je soupçonnais du meurtre de Bonnie. Cela m'a plu, non parce que je me suis sentie très forte, mais parce que je n'appréciais pas trop le personnage coupable.
Comme souvent, l'autrice alterne le passé et le présent. Je n'aime pas trop cela, mais le roman m'ayant plu du début à la fin, je n'ai pas été trop gênée. De plus, la romancière a rendu cette alternance obligatoire, étant donné que Lykke retrace l'enquête tout en «discutant» avec Manfred. Enfin, cela fait qu'on apprend les choses de la manière la plus propre à ce qu'indices et révélations tombent à point nommé.
L'énigme est très bien ficelée. Il n'y a aucune incohérence, rien n'est bâclé. Comme dans la plupart des romans de cette autrice, les personnages sympathiques souffrent beaucoup. Et bien sûr, comme toujours, j'aurais souhaité que certaines choses leur soient épargnées. Ici, une partie de leur calvaire est due à Manfred. Cela m'a un peu attristée, parce que j'aime bien ce policier que nous retrouvons dans tous les romans de Camilla Grebe (même si on le voit peu dans certains). Soit, si on analyse la situation du point de vue du policier, il est vrai que Manfred n'a fait que son travail. Il a été cruel, voire pervers, mais son objectif était d'obtenir les aveux de l'assassin. Certes, il n'a pas creusé d'autres possibilités que celle dont il était sûr, mais pouvons-nous vraiment le blâmer? Je n'ai pas aimé sa manière d'agir, mais à sa place, si j'avais été aussi sûre que lui de pouvoir faire avouer un meurtrier, j'aurais sûrement agi de la même manière. De plus, Manfred finit, comme le subodore Lykke, par rattraper sa cruauté.
S'il y a bien un personnage dont je ne me suis pas demandé comment j'agirais à sa place, c'est Blykke. La question ne se pose même pas. J'aurais agi exactement comme elle.
Si on pinaille, on peut dire qu'il y a une incohérence à la fin. Même si la supérieure de Manfred connaît les tenants et aboutissants de toute l'affaire, et qu'elle prend le même parti que lui, comment le fait qu'il n'y ait pas de procès peut-il s'expliquer? Je veux dire, est-il possible qu'un chef de police décide de ne pas inculper quelqu'un alors que la personne a avoué et que les témoignages tendent à corroborer ces aveux?
J'ai apprécié les débats qu'ont certains personnages concernant l'édition. Tout est vraisemblable. Heureusement, les prédictions des anti livres audio ne se sont pas réalisées.
Service presse des éditions Audiolib par l'intermédiaire de la plateforme de lecture NetGalley.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Lola Naymark (lisant les chapitres narrés par Lykke) et François Hatt (interprétant ceux contés par Manfred).
Je connais peu ces deux comédiens, mais le peu que j'avais entendu faisait que j'avais un bon a priori les concernant. Ils n'ont pas déçu mes attentes. Pour moi, la partie la plus ardue revenait à Lola Naymark qui devait jouer de forts sentiments sans excès. Je trouve qu'elle s'en est très bien tirée. J'ai également apprécié le jeu de François Hatt. J'ai quand même été un peu déçue (mais le jeu du comédien n'est en rien en cause) que l'éditeur n'ait pas fait lire les passages du point de vue de Manfred par Hugues Martel, qui a lu le rôle de Manfred dans «L'ombre de la baleine».
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