jeudi, 5 mars 2020

L'autostoppeur, neuf nouvelles noires pour nuits blanches, d'Anthony Horowitz.

L'autostoppeur, neuf nouvelles noires pour nuits blanches

L'ouvrage:
Anthony Horowitz nous conte neuf nouvelles dont le maître mot est le suspense.

Bref résumé du début de chaque nouvelle:
«L'autostoppeur»: Jacob, un adolescent, et ses parents ont passé une journée dehors pour l'anniversaire du jeune garçon. Pendant leur trajet de retour, ils prennent un autostoppeur. La mère et le fils ne sont pas trop pour...

«L'ascenseur»: un adolescent monte dans un ascenseur, et lorsque la cabine arrive à destination, il a disparu.

«Le son du meurtre»: Les appareils auditifs de Kate provoquent de curieuses interférences...

«Brûlé»: Tim, treize ans, part en vacances à la Barbade avec sa tante et son oncle. Ce dernier, très pâle, a l'intention de bronzer.

«Vol 715»: Judith ne croit pas aux rêves prémonitoires, cependant, celui qu'elle vient de faire lui semble être un appel à la prudence.

«Le paradis d'Howard»: Howard est renversé par un bus. Il meurt sur le coup.

«Abonné absent»: Le père de David lui offre un téléphone portable. Le garçon est ravi. Peu de temps après, il reçoit un étrange appel.

«Twist cottage»: Andrew a élevé son fils seul. À présent, celui-ci a treize ans. Tous deux apprécient la vie qu'ils mènent ensemble. Un jour, Andrew rencontre Louise.

«La plus courte histoire d'horreur jamais écrite»: Je préfère ne pas résumer cette nouvelle. Il n'est pas possible de le faire sans trop en dire.

Critique:
Globalement, ces nouvelles m'ont plu. Je n'ai pas lu la série «Alex Ryder», principalement parce que certains de mes élèves m'en ont trop parlé. Je ne sais même pas si elle existe en audio (dans des bibliothèques sonores).

J'ai apprécié la première nouvelle. Les choses sont bien amenées, tout est cohérent.

J'ai moins aimé la deuxième, parce que pour moi, elle n'était pas crédible. Trop peu de temps s'est écoulé pour que ce que suppose le policier ait pu arriver. Bien sûr, le policier a raison, mais pour moi, ça n'est pas crédible. Donc c'est l'auteur qui a mal calculé son temps. ;-)

J'ai apprécié la troisième nouvelle, mais j'aurais préféré une fin un peu différente. Bien sûr, le détail que j'aurais éliminé est là pour impressionner le lecteur, donc je comprends qu'Anthony Horowitz l'ait glissé, mais pour moi, cela fait mauvais film d'horreur.

J'ai apprécié la quatrième nouvelle qui m'a paru vraisemblable, et à laquelle je n'ai pas trouvé d'incohérences. À la place d'un personnage, j'aurais fait une chose autrement, mais on va dire que cela signifie simplement que je suis davantage perverse que le personnage en question. ;-) Cela n'enlève rien à la nouvelle.

J'ai beaucoup aimé la cinquième nouvelle, mais je l'ai trouvée quelque peu gâchée par un détail... En plus, je ne vois pas trop d'intérêt au fait que les choses ne soient pas comme je l'aurais souhaité... Peut-être l'auteur a-t-il voulu montrer que ce genre de choses (avec le détail qui m'a déplu) arrive dans la vie...

J'ai apprécié la sixième nouvelle, mais je l'ai trouvée un peu tiède. Pourtant, je ne sais pas ce que j'y aurais changé...

J'ai aimé la septième nouvelle, mais... pas sa fin. Pourtant, elle est bien amenée. Je n'ai pas aimé ce qu'elle nous apprend, mais je reconnais qu'elle est bien faite.

J'ai beaucoup aimé la huitième nouvelle. Certes, j'ai surtout apprécié que les choses finissent par aller dans mon sens, mais j'ai aussi aimé ce que cela implique. Cependant, j'espère que cela n'existe pas, j'espère qu'aucun cas de ce style n'a été répertorié...

Que dire de la neuvième nouvelle! Je l'adore! Malheureusement, je ne peux pas dire grand-chose la concernant. Je ne sais pas comment elle est écrite en version originale, mais je tire mon chapeau à la traductrice, Annick Le Goyat. J'imagine qu'il a été assez difficile de traduire ce texte...

Ces nouvelles abordent plusieurs thèmes qui fascineront forcément le lecteur. Parfois, je n'ai pas aimé ce qu'en a fait l'auteur, mais je n'hésite pas à recommander ce recueil, parce que les thèmes sont pertinemment explorés.

Éditeur: Hachette Jeunesse.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Marianne Pernet pour la Bibliothèque Sonore Romande.

J'ai apprécié la lecture de Marianne Pernet, comme d'habitude. Elle n'en fait pas trop, n'est pas monotone, son ton est adéquat.

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lundi, 20 mai 2019

Where there's smoke and Larger than life, de Jodi Picoult.

Where there's smoke and Larger than life

L'ouvrage:
Ce livre se compose de deux nouvelles où on retrouve deux héroïnes de «La tristesse des éléphants». Elles se déroulent toutes les deux avant les événements contés dans le roman.
La première («Where there's smoke») raconte la chute de Serenity (elle évoque cela de manière bien plus brève dans le roman).
La seconde («Larger than life») est un moment de la vie d'Alice, alors qu'elle travaillait au Botswana.

Critique:
J'ai beaucoup aimé ces deux nouvelles. Serenity et Alice sont des personnages très sympathiques, et il m'a plu de les retrouver un peu, et de les côtoyer avant ce qui arrive dans «La tristesse des éléphants».

Si Serenity dit de petites choses qu'elle évoque aussi dans le roman (comme certaines manières de procéder pour que le client lui donne des indices sur ce qu'elle doit dire), elle raconte aussi des choses qui ne sont pas dans le roman. Elle commence par l'histoire du petit garçon qui volait ses affaires. Cette anecdote, me semble-t-il, n'est pas reprise par la suite. De plus, dans la nouvelle, elle raconte l'histoire qui lui a fait perdre son émission télévisée, mais elle parle aussi d'autres événements qui se passent en parallèle.

Quant à Alice, elle nous narre sa rencontre avec un éléphanteau. C'est très intéressant parce qu'elle glisse certains détails concernant le comportement des éléphants (pas autant que dans le roman, bien sûr), et aussi parce que ce genre de récits est toujours très émouvant. C'est à la fin de cet épisode de sa vie qu'Alice découvre quelque chose qu'elle dit dans «La tristesse des éléphants». Je ne dirai pas quoi, mais cette chose m'avait beaucoup marquée, et je n'ai pas eu besoin d'aller la rechercher dans le roman, lorsque je l'ai entendue dans la nouvelle, pour me souvenir qu'Alice l'avait déjà dite. C'est quelque chose qu'il faut absolument savoir si on veut s'occuper d'éléphants. Dans cette nouvelle, j'ai retrouvé tout ce qui m'avait plu en Alice dans le roman, notamment son amour des éléphants. J'aurais quand même préféré que Jodi Picoult ne lui fasse pas vivre une aventure sentimentale. Entre ça et ce qui arrive par la suite, on dirait que cette pauvre Alice est destinée à être toujours déçue sur ce plan-là.
Je ne me souviens plus si, dans le roman, la jeune femme parle beaucoup de ses relations avec sa mère. Dans la nouvelle, il en est beaucoup question.
Il m'a semblé qu'il y avait une incohérence. L'épisode évoqué dans «Larger than life» se passe en 1999. Or, dans «La tristesse des éléphants», Jenna commence à rechercher sa mère en 2010. À ce moment, Alice a disparu depuis dix ans, et Jenna a treize ans. Elle serait donc née en 1997. Pourtant, dans la nouvelle, Alice n'a pas encore rencontré Thomas, et donc Jenna n'est pas encore née...

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par les éditions Penguin Random House Audio.
Kathe Mazur a enregistré «Where there's smoke», et Rebecca Lowman a enregistré «Larger than life».
J'aime beaucoup Kathe Mazur, mais parfois, elle m'agace parce que sa voix est trop murmurante. On dirait qu'elle se retient. Ici, tout comme dans «La tristesse des éléphants», cela n'a pas été le cas: elle lisait assez fort, tout en adoptant les intonations qui convenaient.
Rebecca Lowman fait partie de mes comédiens préférés. Ici, elle n'a pas démérité, à mon avis.

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jeudi, 31 mai 2018

Maîtres du jeu, de Karine Giébel.

Maîtres du jeu)

L'ouvrage:
Ce livre se compose de deux nouvelles.

Post mortem:
Aubin Mesnil est décédé après une longue maladie. Il lègue sa maison ardéchoise à une actrice très célèbre: Morgane Agostini. Le frère du défunt est furieux, d'autant que celui-ci ne connaissait pas la bénéficiaire de son legs.

J'aime votre peur:
Un dangereux psychopathe, emprisonné depuis six ans, vient de s'évader. Il adore torturer des gens devant leurs proches pour se délecter de la souffrance subie. La police est à sa recherche.

Critique:
J'ai beaucoup aimé la première nouvelle. Elle est à tiroirs: l'auteur pose les choses, et on se rend compte que ce n'est pas si simple, qu'un pan de l'histoire en cache un autre. L'ambiance est oppressante presque dès le début. Les événements et les personnages sont du pur Giébel. J'ai savouré cette nouvelle, parce que l'auteur s'est arrangée pour qu'on ne s'attache pas aux personnages. Donc quoi qu'il leur arrive, on n'aura pas de peine pour eux, et on goûtera tout le sel de l'implacable destin dans lequel ils se précipitent. Il en est bien un pour qui j'ai ressenti de la compassion, mais Karine Giébel prévient tout de suite son lecteur quant à ce personnage... J'aurais peut-être dû voir venir certaines choses, mais j'étais trop absorbée pour tenter de décortiquer la nouvelle. Dommage qu'elle ait été si courte...

J'ai moins aimé «J'aime votre peur». J'ai trouvé que la romancière en faisait beaucoup trop. Le méchant tueur qui se repaît de la souffrance des autres, et bien sûr, qui a souffert dans son enfance, c'est un peu facile... peut-être aurait-il fallu qu'elle prenne davantage le temps de décrire ce qui a fait qu'il en est arrivé là. Le sujet étant (à mon sens) galvaudé, il aurai fallu qu'il soit renouvelé par quelque originalité.
Ensuite, j'ai trouvé Sonia très nunuche. Elle semblait ne penser qu'aux hommes sur lesquels elle pourrait sauter.
De plus, l'auteur pointait trop un coupable possible du doigt, et retardait trop le moment de la révélation.
La fin rachète peut-être un peu le reste, mais tout arrive trop vite, sans vraiment être préparé... Il y a bien de maigres indices au cours de la nouvelle, mais trop peu.

J'ai aimé relire du Giébel, mais j'ai été déçue de l'inégalité (selon moi) des deux nouvelles. Je recommande quand même ce livre, ne serait-ce que pour «Post mortem».

Éditeur: Pocket.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Madeline Volet pour la Bibliothèque Sonore Romande.

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jeudi, 3 novembre 2016

Nous allons mourir ce soir, de Gillian Flynn.

Nous allons mourir ce soir

L'ouvrage:
La narratrice doit se reconvertir. En effet, à force de masturber ses clients (soit un geste répétitif), elle a un «mauvais poignet». Elle va donc faire de la voyance: lire les auras. C'est ainsi qu'elle rencontre Susan qui a peur de son beau-fils, Miles. Apparemment, celui-ci n'est pas seulement en pleine crise d'adolescence. Susan craint que sa maison soit hantée, et que cela influence Miles.

Critique:
La nouvelle est simple, l'histoire est assez banale, mais on ne s'ennuie pas du tout. D'abord, l'auteur nous présente son héroïne: une jeune femme un peu paumée qui a vite compris comment tirer son épingle du jeu. Elle est à la fois un peu agaçante et sympathique. Elle profite des faiblesses et de la crédulité des gens, mais elle est attachante.

Quant à l'intrigue, je ne sais pas si la «solution» est évidente ou non, mais je sais que je n'ai pas cherché à tout décortiquer pendant ma lecture. Je me suis laissée porter par l'histoire. L'auteur a donc réussi son pari.
La fin est en demi-teinte. On ne peut pas être sûr de ce qui s'est réellement passé. Quelle version de l'histoire est la vraie? C'est au lecteur de se faire son idée. J'ai une préférence pour l'une des deux versions, mais il y a une petite faille, à mon sens. Pourquoi Susan appellerait-elle le 911 pour des bijoux volés? Et pourquoi soupçonnerait-elle forcément l'héroïne et pas Miles? On peut l'expliquer par le fait qu'elle a peur et finit par soupçonner tout le monde...

Dans la présentation de la nouvelle, il est précisé qu'elle a été écrite par l'auteur de «Les apparences». J'ai absolument horreur de ce genre de phrases. Comme si tout le monde avait aimé «Les apparences». Malgré son succès, je pense que certains ne l'ont pas aimé, mais donneraient peut-être une chance à cette nouvelle. Or, ce genre de phrase serait plutôt un repoussoir pour ceux-là. Il le serait aussi pour des gens comme moi qui ont aimé «Les apparences», mais qui ont l'impression qu'on veut les forcer à lire cette nouvelle, qu'on l'aimera forcément. J'ai d'ailleurs failli ne pas la tenter à cause de cela. Il y a beaucoup d'auteurs dont j'ai aimé certains ouvrages et pas d'autres. C'est d'ailleurs arrivé avec Gillian Flynn: je n'ai pas réussi à finir «En des lieux sombres».

Éditeur français: Sonatine
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Julia Whelan pour les éditions Penguin Random House Audio.
Je pense que le choix de Julia Whelan n'est pas un hasard: c'est elle qui interprète Amy dans la version audio anglophone de «Les apparences». C'est une lectrice que j'apprécie, mais j'ai du mal avec sa tendance à modifier sa voix pour les personnages masculins. Ici, il me semble qu'elle a moins exagéré que dans «The last time we say goodbye», mais c'est encore un peu pénible.

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lundi, 31 octobre 2016

Sale gosse, de Stephen King.

Sale gosse

L'ouvrage:
George Halas est dans le couloir de la mort. Son crime? Il a tué un très jeune enfant de plusieurs balles dont une dans le dos et une dans la poitrine. Lors de son procès, il ne s'est pas défendu. Alors que l'heure de son exécution approche, il veut expliquer à son avocat ce qui l'a poussé au meurtre.

Critique:
J'ai passé un bon moment avec cette nouvelle, même si j'ai quelques reproches à lui adresser. Dès le départ, Stephen King intéresse son lecteur. Ensuite, le récit est fluide, sans temps morts. On se représente bien le «sale gosse» et le plaisir qu'il prend à accomplir ses méfaits.

J'ai apprécié que Stephen King utilise un vieux code du fantastique, à savoir celui qui dit que le lecteur (tout comme l'un des personnages) va tenter de trouver une explication rationnelle à tout cela, et que cette explication est presque possible. Seulement, elle est rendue bancale par de petits éléments inexplicables.

J'ai quand même trouvé que l'auteur louvoyait un peu. Normalement, une arme à feu n'aurait pas dû venir à bout, ne fût-ce que pour cinq minutes, du «sale gosse».
D'autre part, la toute fin m'a semblé convenue. Elle était prévisible. J'aurais aimé qu'elle ne soit qu'un tournant. Je ne peux pas dire ce que j'aurais aimé pour la suite, car j'en dirais trop.

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Julien Chatelet pour les éditions Audiolib.
Rien que pour l'interprétation du comédien, je ne regrette pas d'avoir lu cette nouvelle. Il a parfaitement rendu l'ambiance, les sentiments de George, et surtout... le lecteur ressent très bien, grâce au jeu de Julien Chatelet, à quel point le «sale gosse» est une petite saleté maléfique. Par exemple, lors d'une scène, quand il dit «Sinon quoi?», il parvient à faire passer morgue, dédain, provocation...

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