L'ouvrage:
Septembre 2006.
Alors qu'il est à la pêche, Jim tombe sur Tommy. Trente ans auparavant, ils étaient les meilleurs amis du monde...
Critique:
Ayant aimé «Pas facile de voler des chevaux», j'ai voulu découvrir un autre livre de cet auteur. J'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance particulière que sait si bien distiller Per Petterson. L'une des composantes est le froid. Rendant certains instants feutrés, différant parfois la réalisation d'importants projets, enveloppant les personnages, le froid est omniprésent. Étant à la fois fascinée et apaisée par le froid (bien sûr, il ne faut pas qu'il fasse -20°), je suis particulièrement sensible aux atmosphères qu'il imprègne.
L'auteur raconte des histoires qui seraient banales sans le charisme des personnages. Tommy est sûrement le plus intéressant. Il se sort assez bien d'une enfance difficile, et le lecteur comprendra toujours ses motivations. Après la scène de la rencontre entre Tommy et Jim en 2006, l'auteur raconte un épisode où Tommy, à dix ans, semble plus adulte et responsable que sa mère. Cet épisode semble sans importance, mais il montre tout de suite que Tommy sera celui qui saura toujours s'arranger avec les coups bas que lui portera l'existence. Il ne parviendra pas à se débarrasser de toutes ses blessures, mais fera certains compromis avec la vie.
J'ai eu un peu de mal à cerner Jim. Sûrement est-ce dû au fait qu'à son sujet, il me manque une pièce du puzzle. Je n'ai pas compris pourquoi Jim était déprimé depuis l'adolescence. J'ai dû avoir un moment d'inattention lors de ma lecture, et je suis passée à côté d'un élément, mais je ne sais pas pourquoi Jim est ainsi. J'ai quelques idées, mais elles ne feraient que renforcer sa déprime, elles n'en seraient pas le facteur principal.
Siri (la soeur de Tommy) peut paraître un peu froide, c'est pour cela que pour moi, ce n'est pas elle qui s'en sort le mieux. Pourtant, le lecteur préférerait sûrement être à sa place qu'à celle de Tommy ou Jim.
Je n'ai pas apprécié madame Berggren. Pour moi, elle n'a pas d'excuses. Peut-être n'avait-elle pas la fibre maternelle assez profondément ancrée en elle... J'ai trouvé une consolation dans le fait qu'elle semble souffrir de certains de ses actes.
Comme dans «Pas facile de voler des chevaux», Per Petterson use d'une structure qui n'est pas linéaire. On voit les personnages en 2006, puis on voit leur passé. Parfois, ils se souviennent de certaines choses alors qu'on est en 2006. En outre, les chapitres alternent les points de vue. Ceux-ci sont soit à la première soit à la troisième personne. Tout cela m'a un peu gênée.
Malgré mes reproches, je recommande vivement ce roman: style simple, personnages percutants, ambiance particulières. Il faudra seulement que je le relise en entier (j'ai fait de petites recherches çà et là dans le livre, mais je n'ai pas trouvé) pour comprendre la cause du mal être de Jim.
Éditeur: Gallimard.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Janick Quenet pour la Bibliothèque Sonore Romande.
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