jeudi, 1 juin 2023

Lyonnesse, tome 1: Le jardin de Sulrun, de Jack Vance.

L'ouvrage:
L'histoire se passe sur les Isles Anciennes.
Lyonesse. Le roi Casmir et la reine Sollace viennent d'avoir une fille, la princesse Suldrun. Le couple est mécontent qu'elle ne soit pas un garçon. De ce fait, il la négligen. Suldrun grandit comme elle le peut entre une nourrice aimante et des gens qui veulent lui imposer leur volonté. Heureusement, la solitude ne lui pèse pas, et elle peut passer des heures, voire davantage, dans son jardin.

Critique:
Ce roman fait partie de ceux dont il ne vaut mieux pas lire la quatrième de couverture. Ce qui y est dit arrive, mais bien après le début. En outre, cela ne donne pas vraiment une idée de ce que sera l'histoire.

On trouve plusieurs aspects dans cette intrigue, et certains m'ont davantage plu que d'autres. Par exemple, je n'ai pas apprécié les récits des manigances de ceux qui voulaient obtenir davantage de pouvoir en mettant tel royaume à terre. En plus, je méprisais Casmir.
J'ai été déçue par des faits que je ne peux pas indiquer, car cela dévoilerai des éléments clés.

J'ai aimé suivre certains personnages, car ils étaient sympathiques: Dhrun, Glyneth, Shimrod... Leurs aventures font ressortir leurs bons côtés. De plus, elles sont de toutes sortes. Par exemple, le merveilleux et la fantasy s'y invitent. Le récit de ce qui arrive chez dame Melissa rappelle le conte, ainsi que l'objet magique qu'est le miroir Persilian. Ces éléments côtoient le monde des fées, des trolls, des magiciens, mais également celui de la chevalerie.

Outre Casmir, Fraude Carfilhiot fait partie des personnages détestables. Je trouve un peu dommage qu'il soit si facile de ne pas l'aimer. Cependant, cela cadre avec l'idée du conte. Dans ce genre-là, les «méchants» n'ont rien d'aimable. Le fait qu'ils ne soient pas complexes est une caractéristique du genre.

Certains aspects m'ennuyant, j'ai trouvé qu'ils constituaient des lenteurs. Cependant, ils ne sont ni mal écrits, ni mal exploités, ni incohérents, ni invraisemblables. Ce n'est pas parce que je ne les ai pas aimés qu'ils ne plairont pas à d'autres. D'ailleurs, si l'éditeur audio publie cette série, c'est qu'elle a eu beaucoup de succès en papier.

Je pense ne pas lire la suite. Outre des éléments irréversibles qui m'ont déplu, les combats de pouvoir continueront. Par ailleurs, en faisant une recherche pour avoir l'orthographe de certains noms propres, j'ai trouvé le dictionnaire des personnages, qui m'a été d'une grande aide, mais qui m'a également appris une chose qui arrive par la suite, et qui ne m'a pas plu.

Remarque annexe:
Si on enlève un «l» au prénom de la mère de Suldrun, on obtient le mot anglais qui signifie «réconfort». Sollace représentant, en tout cas pour sa fille, l'opposé absolu du réconfort, je me demande si c'est une facétie de l'auteur... à la fois ironique et sardonique.

J'ai trouvé qu'il y avait une maladresse dans la traduction. Là où la traductrice écrit, s'agissant de plusieurs personnages, «les deux» ou «les trois» firent ceci ou cela, j'aurais écrit «tous deux» ou «tous trois».

Service presse des éditions Audiolib par l'intermédiaire de la plateforme de lecture NetGalley.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Marvin Schlick.

C'est le premier livre enregistré par ce comédien que je lis. Je tiens à souligner la qualité de sa prestation. Il a, par exemple, beaucoup modifié sa voix pour certains personnages. Cela a toujours été fait intelligemment, sans cabotinage, et m'a permis de préciser l'image que je me faisais desdits personnages. Outre cela, le jeu du comédien est toujours vivant et naturel, qu'il s'agisse de jouer les forts sentiments d'un personnage ou la presque neutralité de longs passages narratifs. J'entendrai à nouveau Marvin Schlick avec grand plaisir!

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lundi, 2 janvier 2023

Le dompteur d'avalanches, de Margot Delorme.

Le dompteur d'avalanches

L'ouvrage:
Ditto, adolescent, habite le petit village de Torchebise. Un jour, alors qu'il mène une caravane d'ânes au lieu de rendez-vous où réceptionner des touristes en visite dans la région, il subit l'attaque d'un dragon-cristal, qui décime le troupeau d'ânes. Complètement paniqué, Ditto, sans vraiment comprendre ce qu'il fait, déclenche une avalanche qui engloutit le monstre. Seul, l'endroit où se tient le jeune garçon est épargné par les coulées de neige. Les habitants du village sont rapidement mis au courant. Ils réagissent mal, et par peur, conspirent en vue de faire exorciser Ditto. Celui-ci doit fuir.

Critique:
Ce roman m'a beaucoup plu. L'autrice reprend certains codes du conte, et s'amuse parfois avec, pour le plus grand plaisir du lecteur. Par exemple, certains animaux parlent. La première fois que l'un d'eux s'adresse à Ditto, la romancière parvient à faire rire (entre les propos échangés et l'étonnement de l'adolescent). C'est d'autant plus méritoire que la situation est délicate. Margot Delorme agit souvent ainsi au long du roman: alors que les choses ne s'annoncent pas très bien pour les personnages, elle parvient à faire rire. Outre la situation que je viens d'évoquer, je pense au «nuage-nouille», à la rencontre des personnages avec la nymphe des glaces, mais aussi à l'hôtel Le Bel Aujourd'hui dont les tenanciers s'appellent madame Hier et monsieur Demain. Il va de soi que tout cela ne représente qu'une petite partie de tout l'humour du roman.

Comme dans certains contes, le jeune héros s'engage dans un périple en quête de quelque chose. J'ai apprécié qu'il trouve l'objet de sa quête bien avant la fin du roman, et que les choses se corsent, car ainsi, l'écrivain donne d'autres aventures à vivre à Ditto et ses amis.

Ditto est sympathique. Il est facile de s'identifier à lui, car s'il défend le bien et la justice, il est parfois tenté par certaines choses répréhensibles. Qui ne le serait pas à sa place?
Parmi les amis du jeune garçon, Fureteur et Étincelle sont à la fois sources d'humour et de bons conseils.

J'ai maintenant un énorme ( ;-) ) reproche à adresser à ce livre: il est trop court. En voyant la fin approcher, je pensais que je continuerais bien le voyage avec les personnages principaux.
À la fin, tout est expliqué, mais ce que veut entreprendre Ditto est quelque chose que Margot Delorme pourrait raconter dans une suite...

Service presse des éditions Voolume par l'intermédiaire de la plateforme de lecture NetGalley.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Simon Jeannin.

Je ne connaissais pas du tout ce comédien. J'ai beaucoup apprécié son jeu. Sa lecture est vivante sans excès. Il modifie sa voix (sans que cela soit affecté) principalement pour le rôle d'Étincelle. J'ai trouvé cela judicieux, car bien fait. En outre, il fait partie des rares à prononcer correctement «moeurs», et des encore plus rares à prononcer correctement «s'égailler». J'espère qu'il enregistrera d'autres livres qui me tenteront.

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jeudi, 29 décembre 2022

Le peuple de l'air, tome 1: Le prince cruel, de Holly Black.

Le peuple de l'air, tome 1: Le prince cruel

L'ouvrage:
Un jour comme les autres. Un homme fée débarque dans une famille humaine: il sait que ce qu'il a cru pendant dix ans est faux, sa femme et leur enfant ne sont pas mortes. Il les a maintenant retrouvées, et tient à ce qu'elles le suivent. Les choses tournent mal...

Critique:
Cette série m'est vantée depuis un moment par une amie. J'ai fini (pas trop tôt, dirait-elle) par me lancer dans cette lecture. Ce tome 1 m'a plu, mais pas autant qu'à l'amie sus-citée. D'abord, à la lecture de la quatrième de couverture, j'ai eu peur que cela ressemble trop à la série «Royal houses», de K. A. Linde. J'aime beaucoup cette série, mais je n'avais pas envie de quelque chose qui lui serait trop semblable. J'ai commencé par détester le prologue. Je deviens de plus en plus sensible. ;-) J'aurais souhaité que les choses se passent autrement. Certes, mais si cela s'était déroulé autrement, il n'aurait pu y avoir de suite. ;-) En réalité, si, mais l'autrice aurait eu d'autres paramètres à prendre en compte. J'ai mis du temps à digérer les événements du prologue, et à entrer dans l'histoire. Heureusement pour moi, le seul point commun entre cette série et «Royal houses», c'est le fait que nous frayons avec des fées et des humains.

Le personnage principal, Jude, m'a plu. Elle est loin d'être parfaite, cherche sa place, souhaite être aimée... Si elle l'avait pu, elle aurait coulé des jours paisibles. Elle comprend vite que tout n'est pas simple au royaume des fées. Entre ses aspirations et la réalité, elle est assez intelligente et dure pour parvenir à tirer son épingle du jeu. J'ai d'ailleurs préféré Jude (qui, même si elle cache certaines choses, et commet un acte irréparable, est globalement honnête) à Tarryn.
Dès le départ, j'ai déprécié le père adoptif de Jude et Tarryn, même s'il semblait les aimer.

L'histoire ne souffre pas de temps mors. L'autrice crée des rebondissements appropriés. L'un d'eux est très déstabilisant... Quant à ce qui arrive à la fin, je ne l'avais pas prévu. C'était pourtant évident. Pour moi, Jude a eu raison d'agir ainsi...

Il y a un genre de faiblesse. Les fées ne peuvent pas mentir. Pourtant, quelqu'un parvient à cacher quelque chose à Jude pendant assez longtemps, chose que le lecteur, lui, devine confusément. Outre que cette chose est un peu mièvre, il est difficile de la cacher. Certes, on comprend que cela a été dissimulé par omission. Cependant, j'ai trouvé que la romancière avait pris un pari un peu risqué. Il faut voir ce qu'elle fera de cet élément dans le tome 2...

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Caitlin Kelly pour les éditions Hachette Audio.

La série a commencé à sortir en audio français ce mois-ci, aux éditions Audiolib. Ne connaissant pas la lectrice, Zina Khakhoulia, alors que je connais et apprécie le jeu de celle de la VO, j'ai opté pour la VO. J'ai écouté l'extrait de la VF disponible sur Audible, et à première écoute, le jeu de la lectrice m'a plu. Si, plus tard, elle lit d'autres livres qui me tentent, je n'hésiterai plus, et j'essaierai.

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jeudi, 8 décembre 2022

Déracinée, de Naomi Novik.

Déracinée

L'ouvrage:
Les habitants de Dvernik et de sa région sont protégés par le «dragon», un puissant sorcier. En effet, s'il ne veillait pas sur eux, ils seraient sans défenses contre les attaques du Bois. Mais pour continuer de préserver la région, le «dragon» exige un tribut. Ainsi, tous les dix ans, il choisit une fille de dix-sept ans qui l'accompagne dans sa tour, et y reste dix ans. Cette année-là, Agnieszka a dix-sept ans. Mais elle n'a pas peur de devoir passer dix ans dans la tour du «dragon». Selon les précédents choix de ce dernier, les villageois savent déjà que cette année, l'élue sera Kasia...

Critique:
Après avoir beaucoup aimé «La fileuse d'argent», lorsque j'ai vu que Lizzie sortait un autre roman de Naomi Novik, je n'ai eu qu'une hâte: le lire. Je n'ai pas été déçue.

J'ai retrouvé certaines façons de faire qui m'ont charmée dans «La fileuse d'argent». Par exemple, l'idée du tribut accordé au «dragon» rappelle la légende du minotaure. Bien sûr, la romancière s'écarte totalement de la légende une fois cette petite ressemblance posée. Ensuite, certains éléments rappellent le conte, à commencer par le fait qu'il y ait un personnage appelé «le dragon». Un autre roman de fantasy aurait fait de lui un métamorphe. Ici, c'est plus complexe: il a certaines caractéristiques qu'on attribue aux dragons, mais cela vient de ce que c'est un sorcier. En tout cas, il n'a pas l'apparence d'un dragon. Par ailleurs, la magie est omniprésente, les héros vont devoir affronter des épreuves, l'ennemi est puissant et terrifiant...

Au départ, j'ai trouvé original que l'ennemi soit le Bois, que tout ce qui a trait à la nature soit dangereux: les arbres, les brindilles... Ensuite, j'ai été interpellée par le fait qu'Agnieszka, très gauche, finisse par se découvrir douée à condition d'agir autrement que de la façon qu'on veut lui inculquer. D'une manière générale, j'ai apprécié que l'autrice montre qu'il n'y a pas une seule manière d'agir, ou bien que parfois, même si on croit que la violence est la seule solution, il y ait autre chose à faire.

Certains disent que «Déracinée» est un roman féministe. Je ne l'aurais pas vu ainsi, mais il est vrai que les femmes y ont un rôle important, et souvent, trouvent de meilleures solutions que certains hommes. Outre Agnieszka, Kasia et Alocha se révèlent d'excellentes stratèges, sachant souvent quoi et comment faire, qu'il s'agisse de magie et de combat, ou de donner de la tendresse à des enfants traumatisés. D'autre part, à l'origine de la malfaisance du Bois, il y a une femme que des hommes ont voulu écraser.
Outre le féminisme, je me dis que ce roman est un appel à respecter la nature, et aussi à ne pas chercher à piétiner ce qui est différent.

La fin n'est pas bâclée, mais comme souvent, j'aimerais une suite. J'aimerais lire d'autres scènes où les deux héros exercent leur magie ensemble, où on voit le quotidien du village avec Agnieszka continuant de faire de son mieux pour «guérir» le Bois. Certes, il faudrait une intrigue pour que cela tienne... Il n'y a que moi qui aurais envie de ne lire que d scènes du quotidien du village et de sorts ou de potions préparés par les deux héros. Tout comme pour beaucoup de livres, il n'y a que moi qui voudrais qu'il y ait des suites contenant uniquement de sympathiques scènes du quotidien... ;-)

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Helena Coppejans pour les éditions Lizzie.

Ayant beaucoup aimé la prestation de cette comédienne dans les trois tomes de «Le livre perdu des sortilèges», j'ai été ravie de la retrouver. Elle ne m'a pas déçue. Son ton est toujours adéquat (colère, sarcasme, émotion...), et elle ne force pas trop le trait pour les rôles masculins. En outre, sa diction est soignée. Certes, je l'ai déjà dit, et bien sûr, cela n'a pas changé. Cependant, je le répète dans cette chronique, car au long de ma lecture, je me suis encore fait la réflexion.

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lundi, 21 novembre 2022

La guérisseuse de Zalindov, de Lynette Noni.

La guérisseuse de Zalindov

L'ouvrage:
Un soir que Kiva Meridan (sept ans), son frère, et leur père rentraient d'une séance de ramassage de fruits, ils sont tombés sur des soldats venus arrêter le père pour l'emmener à la prison de Zalindov. Sa mère, son grand frère, et sa grande soeur s'étant enfuis, Kiva, ne voulant laisser son père, a été également emprisonnée. Elle n'avait que sept ans.
Voilà dix ans qu'elle est à Zalindov. Grâce au savoir transmis par son père, elle est la guérisseuse de la prison. C'est alors qu'on apprend que Tilda, la reine des rebelles, a été arrêtée. Elle doit être emprisonnée à Zalindov afin d'y attendre son procès qui consistera en quatre épreuves, une épreuve par élément. Étant malade, elle est conduite à l'infirmerie. Kiva s'occupe d'elle. Peu après l'arrivée de Tilda, Kresta, la meneuse des rebelles de Zalindov, menace Kiva: si Tilda meurt, Kresta tuera Tip, le petit protégé de Kiva. Celle-ci n'a d'autres choix que de passer les épreuves à la place de Tilda.

Critique:
J'ai souhaité lire ce roman parce que j'ai reçu une publicité de Babelio le promouvant. Il m'a plu.

Le lecteur est tout de suite plongé dans l'univers de Kiva, de Zalindov, etc. La psychologie de la jeune fille est aisée à comprendre. Depuis très jeune, elle a dû apprendre à ne compter que sur elle-même, De ce fait, elle a très vite compris qu'elle ne devait s'attacher à personne, afin de ne pas souffrir, de ne pas être trahie, etc. Qui ne réagirait pas ainsi, à sa place? Lorsque certaines choses commencent à bouleverser son monde, elle est perdue, et il est logique qu'elle ait du mal à résister.

L'histoire se déroule sans temps morts. Les épreuves que doit affronter Kiva ne sont pas la seule source de suspense. Je me demandais surtout pourquoi la famille de la jeune fille ne venait pas la chercher. Bien sûr, on se demande également comment la situation inextricable de Kiva sera résolue. Les rebondissements sont à propos, sauf, à mon avis, le tout dernier. En effet, pour moi, il n'est pas cohérent que l'autrice ait caché cela au lecteur jusqu'à la fin. Comme nous voyons à travers les yeux de Kiva, il n'est pas logique que toutes ses pensées ne soient pas partagées. Donc le renseignement donné à la toute fin aurait dû être donné bien avant. Certes, c'est fait exprès pour terminer sur un rebondissment, mais pour moi, ce n'est pas adroit.

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Jeanette Illidge pour les éditions Houghton Mifflin Harcourt.

Je ne connaissais pas du tout cette comédienne. Son jeu m'a plu. J'ai quand même été agacée par la voix qu'elle prend pour les personnages masculins.

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