
L'ouvrage:
Dans ce petit documentaire, Fred Vargas expose les dangers qui menacent la Terre: causes, conséquences, et... solutions.
Critiques:
Certains penseront peut-être que Fred Vargas ne fait que rejoindre les alarmistes qui culpabilisent tout le monde et disent que tout le monde fait tout mal. Elle ne fait absolument pas cela. Bien sûr, elle explique ce que «nous» (la population) pouvons faire, mais elle ne sermonne pas. Bien sûr, elle dit que tels éléments sont néfastes, mais elle ne rejette jamais la faute sur la population. En fait, ses recherches lui ont confirmé ce qu'elle devait penser, et ce que je pense aussi: les responsables de la déchéance sont les gouvernants et les lobbies de l'industriel.
Et là, vous allez penser que ce n'est pas la peine de lire ce documentaire, parce que tout ça, vous vous en doutiez. Ce serait mal connaître Fred Vargas. Ce documentaire m'a d'abord montré sa pugnacité, son opiniâtreté, son désir d'avoir les informations les plus précises possible. En effet, elle commence par exposer sa démarche de recherche, et cela révèle à quel point c'est ardu, car les renseignements sont extrêmement difficiles à trouver. De plus, une information fait qu'on veut creuser, on cherche encore, etc.
D'autre part, l'autrice n'est jamais pompeuse, et lorsqu'elle emploie des termes d'aspect rébarbatif, elle les explique clairement.
De plus, sachant que même pour quelqu'un qui veut s'informer, cela peut être compliqué, elle fait passer les choses en utilisant l'humour avec à propos (comme dans ses romans policiers). Elle s'adresse au lecteur avec bonne humeur, et s'adjoint les «services» d'un censeur qui doit la détourner des digressions. Cette petite mise en scène est une bonne idée parce que cela contribue à ce que le livre ne soit pas assommant. C'est un peu comme si l'autrice nous faisait la conversation: elle nous dit que ceci et cela est dangereux pour la planète, explique comment, pourquoi, etc. Alors, ses explications sont entrecoupées de ces petites notes d'humour. Celles-ci nous rappellent également que, tout comme nous, Fred Vargas est humaine.
Comme je le disais, j'ai beaucoup apprécié que l'écrivain prenne le temps d'expliquer les tenants et aboutissants. Par exemple, j'entendais des gens dire que les batteries au lithium, c'était «maaaaaal», mais je ne comprenais pas pourquoi. Fred Vargas examine chaque problème à la loupe, et n'est pas avare d'explications, d'exemples, etc. Je lui suis très reconnaissante d'avoir effectué ce colossal travail de recherche puis d'écriture, parce que grâce à elle, je suis passée de quelqu'un qui en savait très peu à quelqu'un qui est beaucoup plus au fait de la réalité.
L'écrivain nous donne donc des idées pour inverser la tendance. Nous savons tous que ce serait aux gouvernants d'agir. Les lobbyistes devraient aussi cesser de ne penser qu'à faire de gros profits. J'aimerais que quelqu'un ait le pouvoir de les y obliger, mais je sais que cet espoir est vain.
Concernant l'émission de CO², Fred Vargas nous apprend (en tout cas, je l'ignorais avant de lire son livre) que certaines choses sont proposées. Il y en a qui ne m'ont pas enchantée, par exemple, celles qui stockeraient le CO² sous terre, parce que je me dis que cela aurait de néfastes effets (tout comme un stock sous-marin), mais il y en a une qui, pour moi, est appropriée. Qu'attend-on pour l'adopter un peu partout? Il s'agit de celle conçue par deux étudiants indiens. «Un solvant qui coûterait trente dollars pour une tonne de CO², ensuite recyclé (...) en bicarbonate de soude.» Cette idée est apparemment proposée aux petites entreprises, et est déjà à l'oeuvre dans quelques-unes, en Inde.
Je dois confesser que certaines solutions visant à réduire d'autres méfaits des industriels me paraissent difficiles à appliquer. Ici, je ne parle que pour moi, je sais que certains les appliquent déjà. Je pense par exemple à la réduction de consommation de viande. C'est d'autant plus compliqué (outre que j'aime la viande et pas trop certains légumes) que de toute façon, les poissons sont (pour beaucoup) remplis de mercure, que fruits et légumes sont pleins de pesticides et d'herbicides, que la culture du riz est néfaste... Fred Vargas exhorte son lecteur à se tourner vers l'achat de produits biologiques. Elle reconnaît que c'est cher, mais pense que si la majorité de la population faisait ainsi, le coût diminuerait.
Quant à boire l'eau du robinet, malgré mon aversion pour le plastique, je dois (encore) avouer que j'hésite parce que je n'ai jamais réussi à obtenir la composition et le PH de celle qui dessert ma commune. Mon mari a simplement trouvé que l'eau répondait aux normes fixées. Certes, mais si ces normes sont trop laxistes?...
Je suis loin d'avoir évoqué tout ce qui est dit dans ce livre. Vous pouvez donc être sûrs qu'il vous reste des problèmes et leurs solutions à découvrir. En plus, je tiens à préciser que si j'ai parlé des solutions qui m'étaient difficiles à appliquer, j'en mets (concernant d'autres problèmes) en pratique. 
Je conseille ce petit livre, et j'espère que les solutions proposées pourront être appliquées...
Service presse des éditions Gallimard par l'intermédiaire de la plateforme d'écoute Audible.
La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Blandine Bellavoir.
Je ne connaissais pas du tout cette comédienne. J'ai beaucoup apprécié son jeu. Elle passait sans difficultés apparentes d'un ton sérieux (mais ni moralisateur ni soporifique) à une intonation plus enjouée (et jamais surjouée), lorsque l'autrice se débattait avec les avertissements de son censeur. Pour moi, elle a parfaitement rendu les intentions de Fred Vargas.
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