lundi, 20 mars 2023

Respire, de Niko Tackian.

L'ouvrage:
Yohan est un écrivain déchu. Sa femme l'a quitté. Rien ne va dans sa vie. Il décide alors de disparaître, de tout changer. C'est ainsi qu'à force de chercher, il tombe sur l'agence Blue Sky qui aide à ce genre de choses. Cela lui coûtera dix mille euros. Il n'a qu'à avaler une petite pilule noire...
Lorsqu'il se réveille, il est dans un endroit inconnu. Il est dans un genre de communauté. Il s'adapte peu à peu à sa nouvelle vie, mais souhaite savoir où il est. Ceux qui l'entourent lui disent ne pas pouvoir lui répondre. Il doit trouver par lui-même...

Critique:
Après avoir apprécié certains romans de Niko Tackian, et en avoir bien moins aimé d'autres, j'ai tenté «Respire» avec circonspection. Globalement, le roman m'a plu. J'avais peur d'un genre de fin à la «La nuit n'est jamais complète», mais l'auteur a joué plus finement. Certes, certains aspects de la fin peuvent rappeler le type de retournements de situation de «La nuit n'est jamais complète», mais en tout cas, ce n'est pas le même retournement.

Tout comme Yohan, le lecteur souhaite que les coordonnées géographiques de l'endroit soient plus précises. Après tout, quand quelqu'un choisit de disparaître, il sait où il va. Il est facile de ressentir la frustration de Yohan. Certes, il n'a qu'à profiter de sa nouvelle vie, ne plus se soucier de rien, mais ne rien savoir effraie, et la peur est invivable...

Je ne me suis pas ennuyée. À mesure que Yohan avance dans son enquête, les mystères s'épaississent, certains personnages ne semblent pas fiables... C'est logique, ce sont les codes du genre. Ici, je les ai trouvés bien utilisés. J'ai deviné une chose, mais je pense que n'importe quel lecteur la devinera. L'auteur nous a donné un élément facile à trouver sans soucis, puisqu'il en avait d'autres dans sa manche.

Les révélations finales ne m'ont ni déplu ni déçue. J'ai seulement pensé que j'aurais dû les trouver. Je suis contente qu'avec ses rebondissements, le romancier ne m'ait pas laissé le temps de trouver ce qu'il y avait à savoir.
À la fin, tout est dit, mais j'aurais aimé que certaines explications soient davantage détaillées. Le lecteur peut aisément remplir les blancs, mais j'aurais préféré que l'auteur le fasse lui-même. ;-)

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Antoine Tomé pour les éditions Audiolib.

Antoine Tomé fait partie des comédiens qu'il me plaît de retrouver. Ici, j'ai apprécié son jeu. Pour certains personnages (Oscar, Eugène) il est obligé de modifier sa voix. Je n'aurais rien dit s'il ne l'avait pas fait, mais en tant que comédien, cela lui était presque un devoir. ;-) En tout cas, ces modifications ne m'ont pas déplu, alors que je suis prompte à les reprocher. De plus, il adopte toujours le ton adéquat, et sa lecture, exempte d'excès, contribue à faire monter la tension.

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lundi, 13 mars 2023

L'erreur, de Susi Fox.

L'erreur

L'ouvrage:
Après huit ans d'infertilité, Sasha a réussi à mener une grossesse presque à terme. Elle accouche à trente-cinq semaines. On lui fait une césarienne en urgence. Après être remise, elle souhaite voir son bébé. C'est alors qu'elle se rend compte qu'elle ne ressent rien pour lui. L'instinct maternel, qui, pensait-elle, se développait au premier regard, la fuit. Elle finit par se l'expliquer par un fait très simple: ce n'est pas son fils. Il y a eu un échange de bébés, et le sien n'est pas celui qu'on lui présente.

Critique:
Avec un synopsis dans ce genre, on peut être sûr que je vais me jeter sur le roman. Il m'a plu. En général, quand une personne affirme, seule contre tous, qu'une chose importante n'est pas celle qu'elle devrait être, je suis toujours du côté du personnage qui se bat seul pour faire éclater la vérité. Ici, j'ai été plus nuancée. Pour moi, c'est une bonne chose. L'autrice a eu raison de ne pas montrer une Sasha absolument fiable. Cela fait qu'au long du roman, le lecteur ne peut pas accorder son entière confiance à la jeune femme, et il ne peut pas non plus décider qu'elle délire complètement. Susi Fox expose le caractère de Sasha, de son mari, les différents points de vue de chacun, tout cela de manière à ce que le lecteur ne puisse se fier aveuglément à personne. D'habitude, j'aime bien être du côté de la personne semblant abusée. Ici, j'ai été gênée de ne pas pouvoir croire sans réserves en Sasha. Cependant, cette gêne n'est absolument pas un point négatif. C'est le signe que Susi Fox a été plus pointilleuse que les auteurs des romans que j'ai lus exploitant cette ficelle.

Le père (Bill) et le mari (Marc) de Sasha m'ont souvent agacée au long du roman. Je trouve assez immonde que Bill ait dit quelque chose de très important à Marc concernant la jeune femme, alors qu'il n'avait jamais eu le courage de le dire à celle-ci. Quant à leur manière d'agir pendant les événements contés par Sasha, elle n'est guère plaisante. Certes, je n'attendais pas qu'ils manifestent un soutien sans failles à la narratrice, mais j'aurais cru qu'ils auraient été un peu plus solidaires. Certes, Marc se rattrape à la fin.

J'hésite à qualifier l'attitude d'Ursula d'incohérence... L'autrice fait de son mieux pour l'expliquer, elle lui donne plusieurs raisons, dont une très forte... Soit. Mais alors, ce qu'elle fait à la fin est une grosse incohérence. Il y aurait des arguments pour dire que non, mai je ne peux pas les énumérer pour ne pas trop en dire. Je peux seulement supposer qu'elle s'est retrouvée dans le cas où on finit par se rendre compte de l'impact de tel ou tel agissement...

La psychologie de plusieurs personnages de ce roman serait à étudier...

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Tatiana Werner pour les éditions Audible Studios, dont vous trouverez le catalogue sur le site Audible.

Je connais très peu cette comédienne. Son jeu m'a plu. Elle ne modifie pas sa voix à outrance pour les rôles masculins, et a toujours le ton en adéquation avec les sentiments des personnages. J'ai trouvé un peu dommage que l'éditeur n'ait pas fait lire les passages narrés par Marc à un homme.

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lundi, 6 mars 2023

Colère blanche, de Cilla et Rolf Börjling.

Colère blanche

L'ouvrage:
Olivia est maintenant policière. Elle travaille en Scanie, donc pas avec Mete. Cependant, les deux services vont collaborer dans une enquête sur des meurtres d'enfants.

Critique:
Ce tome 3 m'a beaucoup plu. Ici, Olivia ne m'a pas du tout agacée. Elle n'agit plus n'importe comment. J'imagine qu'elle a mûri.
Outre Olivia, j'ai retrouvé Mete et Tom avec plaisir. Je croyais qu'il allait falloir attendre avant de connaître ce qui perturbait Tom concernant le tatouage de Luna, mais les auteurs n'ont pas fait traîner ce pan de l'intrigue.

Les romanciers abordent un thème délicat, le racisme. Ils le font avec justesse. Je ne sais pas à quel point ils se sont documentés, mais j'imagine que ce qu'ils décrivent existe, et cela fait froid dans le dos.
Ce volume élucide des éléments évoqués dans les deux premiers tomes. J'ai trouvé que les écrivains avaient bien préparé ce qui arriverait dans ce livre. Tout s'explique, tout est logique, rien n'est incohérent. De plus, deux personnages sont effrayants, tant ils sont malades et sûrs d'eux...

L'humour n'est pas oublié. Ici, il est surtout représenté par les conséquences d'un passage d'aspirateur...

En faisant quelques recherches, j'ai constaté que la série est loin d'être finie. Il existe au moins quatre autres tomes. Il semble qu'ils n'aient pas été traduits en français, et qu'ils n'existent pas en audio anglais. Malheureusement pour moi, cela signifie que là s'arrête ma découverte des aventures d'Olivia, Tom, Mete, etc. J'en suis très déçue.

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Hélène Lausseur pour les éditions Sixtrid.

Là encore, j'ai apprécié le jeu d'Hélène Lausseur. De plus, il me semble qu'elle a fait un peu moins de manières en prononçant les noms étrangers.

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jeudi, 2 mars 2023

Cinq lames d'acier, de Cilla et Rolf Börjling.

Cinq Lames d'acier

L'ouvrage:
Olivia songe à changer de nom, et à ne pas entrer dans la police. Elle envisage plutôt de se reconvertir dans l'art. C'est alors que l'un des voisins de sa mère est retrouvé pendu chez lui.

Critique:
Ce roman m'a autant plu que le premier, même si j'ai des reproches à adresser. Par exemple, Olivia m'a beaucoup agacée. Certes, à la fin du tome 1, son monde a été complètement bouleversé, et il est normal qu'elle réagisse excessivement. Cependant, j'ai trouvé qu'elle ne réfléchissait pas, ne faisait pas la part des choses. Ensuite, elle rejette le fait de devenir policière, mais elle se mêle de l'enquête sur le voisin de sa mère, et en plus, à mauvais escient! Elle aurait dû avoir assez de bon sens pour savoir où était la limite. Elle a un peu le même type de réaction inappropriée et peu réfléchie quant à sa vie amoureuse.
Plus tard, heureusement, elle agit moins sottement...

J'ai été ravie de retrouver d'autres personnages du tome 1: Tom, Mete et son mari... L'évolution de Tom m'a fait plaisir. De plus, on en apprend davantage sur lui. Et à la fin de ce volume, on s'aperçoit qu'il reste quelque chose qu'il faudrait savoir...
Le lecteur en apprend également davantage sur Abas (dont j'ignore l'orthographe exacte du nom). Étant pinailleuse, et connaissant le caractère entier de ce personnage, je me suis demandé pourquoi il n'était pas allé chercher sa bien-aimée au lieu de lui envoyer des lettres. Une conversation de vive voix aurait été bien plus logique.

Les énigmes m'ont également plu. J'ai été déçue que cela révèle un aspect peu reluisant d'un protagoniste qui semblait sympathique, mais je ne peux nier que chacun (personnage de papier ou de chair et d'os) a une part d'ombre. Après, tout dépend de la quantité de noirceur qui réside dans cette part d'ombre...
Les rebondissements, comme dans le tome 1, arrivent à point nommé. Il n'y a qu'une chose que j'ai devinée quelques secondes avant de l'entendre.

Sandra attendrira forcément le lecteur. On se mettra à la place de cette adolescente ayant perdu ses deux parents dans de terribles circonstances, complètement déboussolée, ne parvenant pas à reprendre pieds...

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Hélène Lausseur pour les éditions Sixtrid.

J'ai été déçue que l'éditeur n'ait pas fait enregistrer la suite des aventures d'Olivia par Françoise Miquelis, qui avait enregistré le tome 1. Cependant, appréciant le jeu d'Hélène Lausseur, je me suis dit qu'elle serait à la hauteur. Au niveau du jeu, elle l'est effectivement. Ce qui m'a bien moins plu, c'est l'accent qu'elle prend pour les noms propres étrangers. Par exemple, à chaque fois qu'elle prononçait Ribera en roulant les «r», j'avais envie de la faire taire. Idem quand elle disait le prénom du mari de Mete. Je trouvais cela affreux dans un texte en français.

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lundi, 27 février 2023

Marée d'équinoxe, de Cilla et Rolf Börjling.

Marée d'équinoxe

L'ouvrage:
Été 2011.
Olivia Rönning a vingt-trois ans, et est en dernière année d'école de police. L'un de ses professeurs propose un travail facultatif à la classe de la jeune femme: reprendre une affaire non résolue, et voir quelles méthodes découvertes depuis on pourrait appliquer si on souhaitait la résoudre aujourd'hui. Olivia choisit une affaire datant de 1987, le meurtre d'une jeune femme sur une plage. Outre l'intérêt que le mystère suscite chez elle, elle est interpellée par le fait que son père a été l'un des enquêteurs sur cette affaire.

Critique:
Ce roman m'a plu. Bien sûr, l'affaire non résolue a piqué ma curiosité. J'ai tout de suite pensé qu'Olivia tenterait de l'élucider, et pas seulement de proposer telle ou telle méthode. Après coup, j'ai apprécié qu'elle ait des bâtons dans les roues, au départ, parce que cela ajoutait au suspense, même si, sur le moment, cela m'agaçait, car ça empêchait l'énigme d'avancer.

Les auteurs sont parvenus à imbriquer intelligemment, et sans incohérences, les différentes parties d'intrigues dont des morceaux sont arrivés dans les années 80 et d'autres dans le présent des personnages. À un moment, je ne comprenais pas comment tel pan du récit pouvait être relié au reste. C'est une bonne chose, même si cela m'a agacée, car cela relance le suspense.

Les romanciers parviennent à créer d'intéressants rebondissements, principalement parce qu'ils font en sorte que tel élément, se déroulant dans telles circonstances, déclenche autre chose, et se répercute sur l'ensemble. La résolution de l'énigme est évidente, une fois qu'on la connaît. ;-)
L'un des rebondissements est, comme il se doit, totalement inattendu, et pourtant, il est préparé tout au long du roman.

Je regrette que les écrivains aient fait une chose. Je trouve qu'ils auraient dû la remplacer par un autre élément... Je ne sais pas lequel, mais ils auraient pu faire quelque chose qui aurait effrayé Olivia sans qu'un tel mal soit causé.

Les personnages sont tous cohérents. Certains sont attachants.

La version audio que j'ai entendue a été enregistrée par Françoise Miquelis pour les éditions Sixtrid.

Je n'ai entendu cette comédienne que sur un livre avant «Marée d'équinoxe», et cela fait très longtemps. J'avais un bon souvenir de son jeu, et ce roman me l'a confirmé. Françoise Miquelis joue les sentiments des personnages sans exagérer, et ne prend pas d'horribles voix pour les rôles masculins.

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